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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

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LE POINT SUR L’ÉVOLUTION DES RAPPORTS, OU COMMENT FAIRE TAIRE LA RUMEUR...

20/04/2013

 

L’un des sujets récurrents qui revient dans les propos de nos internautes est sans aucun doute la baisse des rapports ressentie, surtout dans les jeux de combinaisons. Pourtant, à l’occasion d’un échange sur Twitter avec le directeur du service communication du PMU, Benoît Cornu, ce dernier a confirmé les propos du Président Philippe Germond à chaque fois que la question lui a été posée : “C’est faux, les rapports sont stables, les chiffres le démontrent.”

Le directeur de la communication précisant même : ”Le Simple Gagnant 9,20 en 2012 - 8,80 en 2002. Le Simple Placé : 3,40 en 2012 - 3,30 en 2002.

Idem pour les couplés ou Quintés, les préjugés ont la vie dure mais les chiffres sont têtus.” Enfin un dialogue, c’est déjà ça.

Malheureusement, il s’est vite interrompu quand j’ai précisé que les rapports bruts, c’était une chose, mais qu’il serait intéressant, pour savoir si le ressenti des joueurs était légitime ou non, de connaître, notamment pour les jeux dont le nombre a été multiplié comme le Multi, les couplés et trios (avec l’apport de la notion d’ordre), de connaître le ratio par course. Par conséquent d’avoir le comparatif 2002/2012 du rapport multiplié par le nombre de mises gagnantes. C’est en voyant  les masses redistribuées aux gagnants et non les rapports bruts que l’on saura si les rapports aux gagnants (pondérés par l’éventuelle évolution des prélèvements de l’État) ont évolués ou non. Car en fait, nous ne parlons pas de la même chose. Quand certains journalistes (dont je suis) et turfistes parlent de dispersion des masses, nous parlons de l’argent reventilé aux gagnants. Alors que le PMU évoque  des rapports bruts ; c’est un dialogue de sourds...

Pour ma part, je pense au turfiste qui raisonne et apprécie son gain en fonction de la difficulté ; or, le seul critère, pour juger de la difficulté, c’est le nombre de mises gagnantes. Par conséquent si le ratio évoqué confirme la position officielle nous pourrons faire taire définitivement cette rumeur de baisse et expliquer qu’il ne s’agit là que d’une impression due à la multiplication des jeux. En revanche, si le ratio confirme notre crainte (si par exemple dix gagnants de quinté ordre touchaient 100.000 euros chacun, alors qu’aujourd’hui, pour un rapport identique de 100.000 euros, ils ne sont plus que neuf), cela voudra dire que les masses ont baissé.

LE MONDE DES COURSES DANS SA TOUR D’IVOIRE, DE PLUS EN PLUS SEUL...

05/04/2013

Ce titre est-il une constatation ou une simple crainte ? Malheureusement, je crois que la première raison est la bonne. Quel que soit l’angle sous lequel on regarde l’actualité hippique, le constat est dramatique d’incompétence et de mépris du public, aux conséquences catastrophiques. Exemples. On entend un peu partout, et même du côté des officiels, que l’on multiplie les rendez-vous en haut lieu pour tenter de sauver la hausse de la TVA. Notamment du côté de M.Bélinguier, Président de France Galop. Peut-être en essayant de trouver des “aménagements-pansements” car en ce qui concerne les factures, les chiffres sont là ; tous les propriétaires l’ont constaté, la TVA à 19,6 est appliquée depuis le 1er janvier telle que le prévoit la nouvelle législation pour la plupart des activités courses. Alors à quoi bon faire croire que ? Pour jouer la montre. Pour faire illusion ?

PLUS CE QUE C’ÉTAIT

Côté représentation, ce fut le pompon cette semaine. Alors que la majorité des professionnels du galop (en dehors de l’élite) est en grande difficulté financière, la cérémonie de remise des cravaches d’Or a là aussi tenté de faire croire que... Sauf que le lustre et la passion d’antan n’y sont plus. Pourtant, Yves Saint-Martin, jockey de légende, en était le Président d’Honneur. Alors qu’est-ce qui manque ? La co-animatrice, qui est aussi la présentatrice de l’Equipe 21, dont les retransmissions et commentaires sont chaque jour chaotiques, est-elle là à sa place ? Julien Courbet, malgré un talent médiatique certain, peut-il  sauver la situation ? On se souvient que “dans le temps”, on retrouvait des animateurs célèbres (Léon Zitrone, Maurice Bernardet) qui étaient médiatiques mais aussi et surtout des passionnés de courses, qui savaient de quoi ils parlaient. Ce n’est plus le cas. Mais ce ne sont là que des détails, face à la désaffection dramatique du public turfiste, un public de passionnés qui faisait résonner les courses hippiques sur un large plan, y compris dans la vie de tous les jours.  Mais voilà, c’est fini, dirait Jean Louis Aubert... Il suffit d’aller maintenant dans les PMU et plus grave encore sur les hippodromes, pour constater les dégâts... La quête, sans relâche, d’aller chercher la clientèle des jeux de hasard a non seulement un effet dramatique sur les enjeux, mais aussi sur le potentiel médiatique des courses hippiques. Nos têtes pensantes ont simplement oublié cette évidence. Un public en voie de disparition, c’est le début de la fin...

MANQUE DE REPRESENTATION TELEVISUELLE

Côté couverture télé, relais indispensable auprès du grand public, il ne reste que l’Equipe 21 avec un programme décevant et surtout une couverture encore extrêmement limitée, peu de départements la recevant. Reste finalement, de manière plus spécialisée, Equidia, télé institutionnelle appartenant au PMU sur laquelle un certain nombre de passionnés se débattent. Mais malheureusement, la promotion et l’information, indispensables, ne laisse aucune place au débat, aux turfistes, aux parieurs... Bref à ceux qui font vivre l’institution. Partout -télé, radios, journaux-, on donne la parole aux téléspectateurs, auditeurs, lecteurs. Partout sauf sur la chaine des courses. De par la volonté de hauts dirigeants (Sociétés de courses notamment) qui n’ont rien compris à leur clientèle. Pourquoi ce fossé ? Simple. À force de vouloir rester entre-eux, dans leur rond de présentation ou dans leurs espaces propriétaires, milieux aseptisés, en écartant les nuages de manière artificielle, en refusant de voir les problèmes en face, en acceptant tout et n’importe quoi au nom de l’autopromotion, les courses se sont isolées dangereusement. Comment croire une seconde que le turfiste peut se reconnaître en un entraineur tête de liste (André Fabre) qui refuse de donner des informations mais accepte de poser en photo, en souriant, avec son propriétaire Ramzan Kadyrov, le Président tchéchène si controversé. Photo conséquence de la vente de MÉANDRE à ce sulfureux personnage, un MÉANDRE qui appartenait à l’ancien Président de France-Galop, Edouard de Rothschild. Drôle d’idée de l’intérêt général...

Un Président qui a d’ailleurs brillé par ses décisions catastrophiques, et que son successeur Bertrand Bélinguier ne corrige pas. Un dernier exemple, sur un plan sportif : le passage du Jockey-Club à 2.100 mètres alors que tous les grands Derby sont par ailleurs sur 2.400 mètres. Je m’arrête là pour cette semaine car les raisons qui font que les courses hippiques se marginalisent au point de n’être bientôt plus qu’anecdotiques pourraient faire l’objet d’un livre entier...

LES FRONTIÈRES DU PIRE...

29/03/2013

30 MARS

ÉDITO

LES FRONTIÈRES DU PIRE...

On sait que les courses, hors les épreuves de haut niveau comme celles disputées à Maydan ce samedi, n'intéressent guère les parieurs sensés et posent trop souvent des problèmes de régularité des arrivés, ce qui par essence même de ce que l'on attend des courses en France devrait suffire à cesser cette aberration. Les exemples ne cessent de ce succéder et le fait de les "étouffer" soit par volonté, soit par manque de réactivité, ne change hélas rien aux dégâts que ces irrégularités provoquent sur certains parieurs. À Mons, il y eut la course truquée du 21 janvier que les organisateurs français ont pris soin "d'oublier" très vite sans savoir quels étaient les commanditaires et les bénéficiaires de cette course arrangée. Un mois plus tard (16 février), l'hippodrome belge, toujours avec support des paris en France, a de nouveau été au centre d'un fait divers, en communiquant cette fois une mauvaise arrivée (4.10.13.7.12) alors que le N° 3 l'avait emporté... Suite à une scénario ubuesque et indigne du niveau d'organisation de courses avec pari mutuel, ce N°3, Texas Dream, a finalement été replacé à sa première place, et la victoire lui est donc finalement revenu. À  ce niveau, le PMU a fait ce qu'il avait à faire, en payant la mauvaise arrivée communiquée par Mons dans un premier temps (ce qui est tout de même aberrant) mais en stoppant les paiements dès l'erreur confirmée. Moindre mal, si l'on  peut dire. Ensuite, une fois la bonne arrivée validée, avec le N° 3 vainqueur, le PMU a repris les paiements avec les bonnes combinaisons, simple, couplés, multi...

Mais parmi les autres opérateurs homologués en France, il en est un qui a eu un comportement pour le moins curieux, dans la mesure où il appartient... au PMU, il s'agit de GényBet, société sous contrôle de GényInfos, tout comme le quotidien papier Gény Courses. Gény Infos est en effet la propriété des instances (PMU, Sociétés de courses). En dehors de cette situation de cumul et de conflit d'intérêts, comment expliquer que GényBet, n'est payé que la mauvaise arrivée (simple, couplés etc...) et n'ait jamais rectifié l'arrivée validée finalement en Belgique ? Voici même, suite à un courriel envoyé par notre collaborateur Jonathan Caparos suite à cette constatation, l'hallucinante réponse qui lui est parvenue :

"Bonjour, Nous constatons que vous n'avez engagé aucun pari sur la course concernée.

Néanmoins, à titre informatif, sachez que l'arrivée officielle 4.10.13.7.12 a été diffusée par l'hippodrome de Mons à 17h30 puis suite à une erreur de leur part a été modifiée 4 minutes plus tard en incluant le cheval n°3.

De ce fait, nous ne pouvons être tenus pour responsable de cette erreur.

Cordialement,

Service Clients Gény Courses"

Voilà une bien curieuse notion de service à la clientèle. Non seulement GényBet a ainsi "payé"  une arrivée non validée par l'organisateur de Mons, et a ainsi pratiqué à l'inverse du PMU, qui est son administrateur, mais on peut aller encore plus loin. GényBet a payé sans le vainqueur de la course, Texas Dream ! Lequel était le deuxième favori (4,5/1) et aussi le deuxième du pronostic de GényCourses, autre entité (presse) du groupe Gény appartenant aux instances. Comportement inexplicable au sein d'un mélange des genres inacceptable...

 

L’INCOMPÉTENCE À CETTE FOIS COÛTÉ PLUSIEURS MILLIONS D’EUROS !

15/03/2013

J’assume ma ligne de conduite très critique des instances par le fait que le gâchis, la gabegie, et l’incompétence dont je suis témoin depuis quelques années m’empêche de demeurer silencieux, contrairement à l’ensemble de la presse qui semble y trouver son compte, en raisonnant peut-être “maintien de l’emploi à court et moyen terme”. Moi, j’aime les courses, j’aime les chevaux. Et ce que je souhaite avant tout, c’est que le système perdure après moi... C’est la raison pour laquelle je ne passe jamais sur l’incompétence des dirigeants qui pourraient être, à terme, responsables d’une très grave crise des courses en France. Et je la sens hélas se rapprocher... Nouvel exemple, cette semaine, avec l’annulation des courses au galop et donc du Quinté qui devait avoir lieu à Saint-Cloud mardi 12 mars. Le constat est en effet sévère et sans appel. Dès le vendredi 8 au soir, et encore davantage le samedi 9, météo-France ne cachait les énormes risques de neige sur la moitié Nord de la France. D’ailleurs, en cette période, cela est déjà arrivé, même si la quantité de neige a pu surprendre. Cette annulation a eu un coût énorme (on a parlé de 20 millions d’euros pour cette journée sans quinté du côté du PMU). La question que personne n’a posée est pourtant brûlante, et c’est probablement la raison pour laquelle personne ne l’a jusqu’ici évoquée : y-a-t-il un ou des responsables de ce manque à gagner considérable? Ma réponse est oui.

En effet, gouverner c’est prévoir et personne, dans les instances, n’a pris au sérieux les prévisions de météo France. En effet, la décision qui fut prise pour jeudi (remplacement du quinté de galopeurs par un autre de trotteurs à Lyon) aurait pu être prise également pour mardi si les dirigeants avaient été réactifs. De plus, un autre recours possible était manquant à l’appel : un programme éventuel de remplacement... Notion qui a existé jusqu’à il n’y a pas très longtemps et qui fut victime de la multiplication des réunions... Un nombre de courses en constante augmentation pour des recettes de quelques milliers d’euros supplémentaires mais qui en a fait oublier l’essentiel : la vigilance et la prévoyance. Cela a coûté donc au moins vingt millions d’euros aux institutions. Triste bilan comptable à mettre au passif de dirigeants qui n’ont pas su anticiper, ni su mettre en place un programme de trotteurs pour servir de support de quinté afin de sauver la recette. Contrairement à d’autres occasions, où l’on a fait n’importe quoi pour cela (y compris recourir un quinté interrompu dans la même après-midi !), prévoir samedi, soit au lendemain des alertes météo, que le quinté aurait lieu au trot mardi aurait permis de sauver la recette sans effets secondaires déplorables. Cela n’a pas été fait, la faute en revient à des dirigeants encore une fois “irresponsables”.

Communiqué de l'A.N.T : QUESTIONS SUR UNE COURSE SUPPOSEE TRUQUEE

01/03/2013

" L’Association Nationale des Turfistes (ANT) a constaté que le 21 janvier à Mons en Belgique a eu lieu, avec supports d’enjeux PMU en France, une course dont l’issue a motivé de la part des autorités belges une lourde sanction (5 ans d’interdiction de monter, d’entraîner, de faire courir sous ses couleurs, assorti d’une amende de 10000 euros) envers Mademoiselle Stappaerts, responsable du cheval Eastern Warrior (lui aussi suspendu pour 5 ans) arrivé 3ème de l’épreuve concernée. Le déroulement de cette compétition laisse apparaître un grave dysfonctionnement.

Après avoir revisionné cette course, consulté des articles parus dans la presse spécialisée et le dossier argumenté diffusé sur RTL le samedi 9 février, l’ANT constate que les parieurs français ont été abusés, sans que les autorités hippiques françaises -France-Galop qui finance en partie l’allocation de ces courses belges ou le premier opérateur de paris en France, le PMU, qui a collecté des paris sur cette épreuve (Réunion 4, Course 6)- ne réagissent et ne puissent satisfaire à leurs obligations de vérification et de contrôle.

L’Association Nationale des Turfistes pose donc les questions suivantes :

1) Pourquoi cette course, dont le déroulement et la phase finale sont suspects (dixit les commentateurs de la chaine Equidia appartenant au PMU) et en inadéquation avec l’application du code des courses, n’a-t-elle pas fait l’objet d’une suspension (devoir de précaution) des paiements des tickets gagnants ?

2) Pourquoi le PMU, qui a décidé de ne pas suspendre les paiements, n’a-t-il pas payé par chèque les récépissés gagnants, comme il en a la possibilité, pour identifier les bénéficiaires ?

3) Suite aux lourdes sanctions prises par le Jockey Club belge, quelles ont été les investigations menées par France-Galop et la Police des Jeux concernant les entourages respectifs des chevaux ayant participé à cette course, sachant que ces derniers viennent courir régulièrement en France ?

4) Constatant une distorsion de rapports (jeu simples et couplé gagnant) entre le PMU france, le PMU belge et les sites en ligne sur cette course, qu’ont mis en œuvre les différentes autorités hippiques et l’ARJEL (autorité des jeux en ligne) pour expliquer ces rapports étranges? L’ANT n’a en effet connaissance d’aucune enquête visant à savoir à qui profite le résultat faussé de la course et par conséquent qui sont les commanditaires de l’irrégularité commise.

5) Quelles sont les garanties de régularité des compétitions étrangères, notamment celles de faible qualité et de faibles dotations, proposées aux parieurs français, dont les enjeux servent à financer ces courses ?

Dans un souci de transparence et avec la volonté que de tels faits graves et nuisibles à la réputation et à l’image des courses ne puissent se renouveler, l’Association Nationale des Turfistes informe ses adhérents et l’ensemble des turfistes qui tous réclament des épreuves hippiques régulières, qu’elle se réserve le droit de saisir l’autorité judiciaire compétente afin qu’elle puisse en toute indépendance faire la lumière sur des évènements qui s’apparentent à une escroquerie. "

ET SI ASSAINIR LE SYSTÈME PASSAIT PAR LA JUSTICE ?

01/03/2013

La nouvelle est tombée mercredi, venant du Tribunal de Caen, chambre des appels correctionnels. La justice déboute France-Galop de ses demandes et sanctions contre Yann-Marie Porzier et Jean-Philippe Dubois, dans l'affaire qui, depuis 2005, a porté le discrédit sur les deux professionnels. Concernant le premier nommé, une amende de 3.000 euros a été prononcée pour acquisition irrégulière de substance ou préparation classée vénéneuse et recel d'importation de médicaments sans autorisation de mise sur le marché. Des termes qui peuvent effrayer mais qui ont une explication toute simple. Le produit en question est le "sarapin" qui n'est autre qu'un des innombrables antidouleurs existant sur le marché mondial. Nous sommes donc dans le domaine du soin, pas du dopage au sens propre du terme. De plus, Yann-Marie Porzier a précisé avoir eu une ordonnance vétérinaire pour ce produit. La condamnation vient donc essentiellement du fait que ce produit n'a pas d'autorisation en France, raison de l'amende de 3.000 euros. D'autres ont d'ailleurs été pris dans des situations analogues, au trot par exemple, et l'amende fut la même alors qu'il s'agissait pourtant de produits ayant des vertus davantage "amélioratrices" que soignantes. Deux poids deux mesures ?

Dans cette affaire Dubois-Porzier, la montagne a donc accouché d'une souris ! Comme nous l'avions écrit il y a quelques années. Et les peines initiales (15.000 euros d'amende et quinze mois de prison avec sursis) ont été revues très nettement à la baisse. Ce qui ne satisfait toutefois pas complètement Yann-Marie Porzier qui envisage de se pourvoir en cassation.

France-Galop est donc renvoyé dans les cordes par la justice, puisque débouté de ses propres demandes. Ce qui signifie que les sanctions "conservatoires" prises par l'institution à l'encontre de l'entraîneur ne sont pas justifiées. Les quatre années et demi durant lesquelles Yann-Marie Porzier a clamé son innocence, et durant lesquelles il a été privé de son droit à exercer sa profession (il a dû aller vendre des pizzas pour survivre, n'ayant aucune ressources en tant que chef d'entreprise ayant cessé son activité) peuvent donc être considérées comme des atteintes à ses droits, ainsi qu'à ceux des employés qu'il a dû alors licencier.

Cela veut dire aussi que l'article du code (que l'on peut désormais appeler "Spécial Porzier") créer pour la circonstance, et qui permet de condamner X ou Y "pour avoir porté atteinte à l'image des courses, à la régularité des épreuves, et à la sécurité des parieurs" n'est plus applicable à Yann-Marie Porzier. En revanche, il pourrait désormais concerner ceux qui l'ont appliqué contre lui -les commissaires notamment- sans respecter la présomption d'innocence. Des commissaires alors sous l'autorité du directeur technique, Thierry Delègue. Un directeur technique  qui a depuis (été ?) démissionné mais qui coule pourtant des jours heureux, puisque "permis d'entraîner". Aura-t-il des comptes à rendre sur l'attitude de la société organisatrice ? L'avenir nous le dira. Nous avions à l'époque mis en évidence que certains dirigeants ont tendance à se croire autorisé du droit de vie ou de mort sur   les membres de leur association ? Est-ce le début de la fin de ce système passéiste ?

Dans ce même registre, L'Association Nationale des Turfistes menace de déposer plainte (voir communiqué), pour manquement à leurs obligations, contre les organisateurs de la course supposée truquée de Mons du 21 janvier dernier... Course co-organisée par France-Galop et support d'enjeux nationaux en France...

Des parallèles entre les deux affaires ? Un pouvoir abusif qui estime n’avoir de compte à rendre à personne ; un manque de transparence préjudiciable à la confiance des parieurs ; un mépris sans égal pour la clientèle qui finance l'institution, les turfistes, et pour ceux qui la font vivre, par leur travail quotidien -les professionnels- et par leur passion- les propriétaires-. À quand, par exemple, un changement radical qui permettrait notamment aux turfistes, à la base de tout l'édifice (pas de finances, pas de courses) de siéger au sein des institutions afin qu'ils ne soient plus (dé)considérés comme des vaches à lait, ou comme une cinquième roue du carrosse ?

AVOIR LE COURAGE DE RÉFORMER... OU DEVENIR “HAS BEEN” ?

15/02/2013

Dernier volet consacré au très intéressant rapport "Augereau", évoqué lors de nos numéros précédents. Un rapport qui montre combien cette observation objective était porteuse d'espoir pour ceux qui aiment les courses et "voient le bon chemin avant que la charrue ne chavire" -vieux proverbe vendéen que nombre de nos dirigeants devraient méditer-. Autrement dit, gouverner c'est prévoir, et prévenir c'est guérir. Les derniers extraits ici publiés sont issus d'un papier de l'auteur de ce rapport, Daniel Augereau, paru dans les colonnes du Figaro récemment. Souhaitons qu'il fasse réagir quelques décideurs, pourquoi pas aux ministères de tutelles qui ont seuls le pouvoir, désormais, de mettre un peu d'ordre dans une maison à la dérive...

"Les dirigeants actuels des sociétés de courses restent ancrés dans un passéisme inquiétant. Cette année, les turfistes qui auront, principalement dans l'hexagone, joué plus de dix milliards d'euros sur les courses en 2012, seront plus que jamais sollicités avec le départ d'une course tous les quarts d'heure... Chevaux, entraîneurs, jockeys doivent désormais courir d'un hippodrome à l'autre, pour vivre ou survivre. Certains en viennent à dire qu'aujourd'hui, leur métier, c'est le bagne.

Sur la plus grande scène hippique d'Europe (245 hippodromes en France) le prestigieux théâtre de la compétition hippique rompt avec ses magnificences et le lyrisme du passé, pour vivre désormais une dramaturgie des illusions perdues dont les actes les plus tristes restent encore à écrire.

Ainsi, avec le concours des ministères de l'Agriculture et du Budget, nous avons auditionné tous les acteurs de la filière et ainsi révélé l'urgente nécessité de définir un véritable modèle économique pour l'avenir des courses. Nous avons proposé des réformes. Seulement qui dit réforme dit changement. Dans ce monde pétri de tradition, toute remise en cause du système est ignorée car l'institution formatée par un conservatisme séculaire d'une autre époque demeure allergique à toute réforme et refuse de comprendre que la paille des chapeaux de Chantilly n'est pas celle des écuries. C'est pourquoi mon rapport a été farouchement rejeté par MM. de Bellaigue et Bélinguier, présidents des filières trot et galop qui en ont interdit la diffusion de peur qu'il ne soit rendu public.

Je proposais la constitution d'un comité stratégique dont le calendrier prévoyait sans délai la mise en œuvre des réformes indispensables à la survie de l'institution. François Fillon avait souhaité que j'anime ce comité, ce qui fut refusé par les présidents qui ont désigné un membre de leur propre organisation pour ce poste. Certes, il est vrai de dire que le modèle français paraissait jusqu'ici exemplaire et qu'il est une manne pour les caisses de l'Etat avec plus d'un milliard d'euros de recettes fiscales. Mais pour combien de temps si on ne met pas en place les moyens de préserver ces acquis et si se perpétue l'exercice d'un pouvoir régalien sans imagination ni stratégie commune aux deux sociétés ?

Reste aujourd'hui l'arbitrage de l'État qui pourrait mettre un terme au blocage institutionnel des courses. Les analystes de Bercy, en quête de rentrées fiscales, n'ont sans doute plus les yeux de Chimène pour ces contribuables volontaires que sont les parieurs. Hausse de TVA, réduction de taxe affectée, apparaissent comme les signes avant-coureurs  d'une remise en cause fondamentale de l'organisation des courses malgré les résistances de la gouvernance actuelle de l'institution. N'ayant plus aujourd'hui l'audience politique suffisante pour s'y opposer, l'institution va devoir se soumettre à la volonté de la tutelle étatique qui pourrait s'interroger sur l'avenir du modèle français.".

Daniel Augereau terminait son analyse par un proverbe, "Il est plus facile de vivre cent ans comme un mouton qu'un jour comme un lion".

Nous vous laisserons méditer sur tout cela, en espérant que la nouvelle donne politique relance l'idée majeure du rapport Augereau de janvier 2012 : à savoir qu'une réforme est nécessaire et passe, comme cela avait d'ailleurs été évoqué dans le rapport (ce qui a peut-être fait très peur...) par des audits financiers sur la situation actuelle qui, de tous les avis objectifs, ne peut plus durer.

 

COURSE TRUQUÉE EN BELGIQUE MAIS AUCUNE ENQUÊTE POUR CONNAÎTRE LES COMMANDITAIRES

08/02/2013

À mi-ligne droite, alors que ses deux seuls rivaux (les trois autres, curieusement, sont déjà cinquante mètres derrière...) commencent à être sollicités, elle est toujours à leur hauteur tout en continuant désespérément de ralentir son partenaire... Dans les cents derniers mètres, c'est la panique ; l'un des deux animateurs est cuit, très sollicité, et EASTERN WARRIOR vient à sa hauteur tout en étant ralenti. La cavalière n'hésite pas alors à tirer sur son partenaire, ne voulant pas terminer dans les deux premiers ! Évidemment, elle sera convoquée par les commissaires. Elle écopera d'une exclusion jusqu'à la fin de l'année 2013, avec interdiction de redemander une licence avant 2018. Même sanction, de cinq ans donc, pour le cheval.

On commence à lire ou entendre alors un peu partout que la sanction est exemplaire et normale. Soit. Mais faut-il pour autant en rester là ? Je suis en effet sidéré de voir que tout le monde se satisfasse de si peu... C'est un peu comme si un assassin, pris l'arme à la main après un meurtre dans un club privé, était exclu de ce club ! Trouverait-on normal de ne pas demander à la police d’intervenir ? Ne serait-ce que pour savoir à qui profite le crime afin que cela  ne se reproduise pas. Car des questions sont sans réponse. Est-ce une initiative de l'auteur des faits, si c'est le cas pour quel motif ? Ou bien le crime a-t-il été commandité, et alors par qui ?

Pourtant, on assassine mademoiselle Stappaerts, et tout est plié. Curieux. Et si elle a été menacée, ou payée pour ne pas terminer dans les deux premiers ? Est-ce une question dont la réponse n'intéresse personne ? Pas même en France où nous n'avons eu aucune réaction ni de France Galop, qui aide à organiser ce type de réunion à Mons, ni du PMU qui, pourtant, prenait des paris sur la course !

Réactions d'autant plus nécessaires que d'autres questions, liées directement aux jeux, ne manque pas de se poser mais sur lesquelles le poids du silence semble peser. Pourtant, il ne nous pas fallu longtemps pour se rendre compte que les rapports étaient curieux et disproportionnés dans cette course, notamment du côté du PMU français. Jugez vous-même :

Le gagnant, Rio Bravo (qui avait la sixième chance technique sur six !), et qui n'avait pas montré sa forme récemment (donc peu ou pas d'atouts...) gagne à 22/1. Cote normale. Mais le couplé, avec le favori ne fait lui que 14/1. Pas cher payé....

Pire, sur le site du PMU français, on s’aperçoit que le rapport probable du couplé gagnant était de moins de 5 euros vers 16heures. Il y a donc eu des paris d'initiés au PMU français, et ce très tôt dans l'après-midi, la course s'étant déroulée à 19h55...

Ce qui est également étonnant, c'est que sur "eurotierce.be" qui est le site officiel des courses belges à Mons (voir ci-dessous), les rapports sont inversement étranges : le couplé gagnant fait afficher là un rapport "normal" (40,10). En revanche, le gagnant, un outsider au rapport normal en France (23/1) a fait afficher... 5,90 en Belgique !

La conclusion est donc simple. De toute évidence, des paris d'initiés ont été faits au PMU français pour le couplé gagnant. Et des paris d'initiés ont été fait sur le lauréat en Belgique...

Pourtant, malgré ces faits, très inquiétants sur les rapports d'une course où il est avéré que le troisième a été volontairement retenu, aucune enquête de police n'a été initiée, ni en Belgique ni en France... Et l'on voudrait même nous faire croire, avec la complicité de la plupart des médias français, que l'affaire est terminée, et qu'elle est même, selon certains “journalistes” bienveillants, un exemple de la bonne surveillance des courses en France ! 

Dans le milieu, je m'étais presque habitué à l'omerta d’un système où il ne fait pas bon dire la vérité. Mais là, on touche le fond de la malhonnêteté intellectuelle.

Bilan : une course truquée avérée, des rapports suspects tant en France qu'en Belgique, et rien ne se passe...

Combien de temps encore les autorités espèrent-elles gérer les courses dans un système aussi opaque et douteux, au détriment de la confiance de parieurs qui ne peuvent que s'éloigner d’un milieu étouffé par un laxisme coupable ?

Enfin question ultime : que compte faire l'ARJEL (autorité des jeux en ligne) organisme officiel  sous contrôle de la République française, totalement silencieux sur cette affaire alors que l'on note parmi ses cinq missions principales :

- protéger les populations vulnérables, lutter contre l’addiction

- s’assurer de la sécurité et de la sincérité des opérations de jeux

- lutter contre la fraude et le blanchiment d’argent.              

 

JEUX SUR LA COURSE TRUQUÉE  À MONS LE 21 JANVIER

 

RAPPORTS JEU SIMPLE GAGNANT :               

* RAPPORT AU PMU FRANCE          : 23,20

* RAPPORT EUROTIERCE (*) PMU BELGE : 5,90

 

RAPPORTS COUPLE GAGNANT :            

* RAPPORT AU PMU FRANCE          : 15,00

* RAPPORT EUROTIERCE * PMU BELGE : 40,10

 

(*)  Le but social d'Eurotiercé est la prise de paris sur les courses hippiques afin de dynamiser l'élevage et l'activité "courses" en Belgique (entraînement et entretien des chevaux). Aucun profit n'est possible pour les actionnaires.

Sa volonté est d''assurer une transparence parfaite dans les paris avec un retour complet vers le parieur. Elle veillera à donner un maximum de notoriété et de rétribution pour le secteur des courses hippiques en Belgique.

 L’actionnaire principal est la fédération nationale des courses.

DÉCISIONS INCOHÉRENTES ET PERTE DE CONFIANCE DES PARIEURS

01/02/2013

Si dans un avenir proche les autorités de tutelle s'occupent enfin des courses hippiques et ne laissent plus quelques familles à l’esprit monarchique régner sur le système, il y aura peut-être alors de la transparence et reviendra alors enfin le sentiment de confiance sur la régularité des courses. Notion qui fait cruellement défaut à notre sport depuis maintenant quelques années. Contrairement à ce que pensent les "maîtres" en place, ce n'est pas en faisant taire la critique, voire en l'étouffant -par exemple en investissant dans la presse afin de contrôler les médias- que l'avenir sera pérennisé. C'est même tout le contraire. Les courses ne retrouveront un avenir que si la clientèle qui en a fait le succès revient en masse...

C'est loin d'être le cas et pour cause. Parmi les nombreuses raisons, qui font que les parieurs ont déserté les hippodromes, voire les guichets, il y a l'incohérence de certains résultats et les décisions critiquables des commissaires y ont leur part... Rien que sur la  semaine écoulée, on a noté d'invraisemblables comportements, des acteurs et des autorités chargées de faire respecter un minimum de discipline. Samedi, à Vincennes... Dans la 2è, le futur lauréat, TREBOL, sort dangereusement un rival italien (NALDO BENAL) qui terminera sixième d'une épreuve support de Pick5. Le driver lauréat a été sanctionné mais ce n'est évidemment pas dissuasif (quelques jours de suspension pour un pilote qui court très peu...). Pour les parieurs, qui  ont vu leur cheval gêné, aucune compensation ;  les yeux pour pleurer. Idem dans 5è, où  les commissaires ont montré inefficacité et incompétence. Un cheval italien, drivé par Gian Paolo Minucci (OLIMPIA GRIF) provoque un faux départ ; selon la règle, il doit partir en retrait lors du second essai. Il n'a pas respecté ce handicap, alors le règlement est clair (toutefois stupide et injuste pour les parieurs) : il doit être disqualifié ! Mais alors que tout le monde voit qu'il part en tête, rien ne se passe... Il n’est disqualifié qu'en haut de la montée, après avoir la favorite. Puis, ne se retirant pas sur la voie de dégagement, il empêchera une rivale de disputer les premières places, coincée dans son sillage ; PASSWORD (prochaine gagnante dans cette catégorie) terminera cinquième d'une course totalement faussée pour les couplés, les simples, les trios, les multis... Là encore, les parieurs n'auront que les yeux pour pleurer. A posteriori, les dirigeants ont évoqué un problème de transmission. Foutaise ! Avec un tel règlement, il suffirait qu'un juge observe si le coupable part bien en retrait, un point c'est tout. Visiblement, ils n'ont pas été capables de voir ce que tout le monde a vu. Quelle sanction pour une telle grossière erreur ? Aucune, comme d’habitude...

Jeudi, deux nouvelles bévues. Dans la 6è, le lauréat TWIGS TARZAN contourne l'animateur en empiétant à la corde, sortant de la piste intentionnellement pour passer et l'emporter : la règle est claire, c'est interdit et il doit être disqualifié. Pourtant, les commissaires maintiennent le résultat en expliquant le contraire de la réalité... Même le présentateur d'Equidia lâchera ces mots -après diffusion du film justifiant la décision : "Les commissaires ont interprété le règlement pour laisser sa victoire au lauréat". No comment !

Le même jour, dans la 4è, ils ont maintenu à la première place un représentant de l'entraînement Baroncini (OMBRETTA D'ESI) qui avait profité du fait que son compagnon de course, alors tête et corde (ORIGAMI) s'était écarté vers l'extérieur, lui laissant le passage tout en gênant un adversaire, OVER THE PAIN, en lui sortant sous le nez ; ce dernier terminera quatrième. Là encore résultat faussé : rien ne prouve que ce dernier n'aurait pas terminé troisième sans cette gêne intentionnelle. À noter également que si le driver de l'animateur n'avait pas commis cette irrégularité, le futur gagnant serait resté enfermé derrière lui... Donc aucun doute, l'arrivée validée est le fruit d’une intention délibérée, contraire à la morale et à toute règle sportive. De plus, il n’y eu enquête qu'en raison de la réclamation du cheval gêné... Sinon, silence radio !

Peut-on décemment encore croire, en haut lieu, que de telles décisions n'ont aucun effet sur la confiance des parieurs?