C'est la reprise !

Bibliothèque Printemps / Eté 2012 des actualités hippiques

Retrouvez ici une sélection de nos présentations et commentaires des mois précédents.

Printemps / Eté 2012 

 

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 MARS 2012                                            

QUAKER JET

Ce représentant de Jean-Etienne Dubois est l'un des plus beaux trotteurs en activité.

Racé, puissant, il n'a toutefois pas été épargné par les ennuis de santé depuis le début de l'hiver 2011/2012.

Un ROI (DU LUPIN) est né

Samedi 3 mars 2012 

La dernière réunion de l'hiver à Vincennes était marquée par deux compétitions relevées à l'attelage, une troisième au trot monté. Dans cette spécialité, belle victoire du nouveau roi des hongres de la spécialité, ROI DU LUPIN, qui confirme ses constants progrès de l'hiver. Dans cette épreuve, QUEMEU D'ECUBLEI n'a pu être dangereux en étant une nouvelle fois monté offensif en redant vingt-cinq mètres. Après de nombreuses courses dures, il mériterait peut-être de changer de tactique, après avoir changé de jockey. Si l'on remplace J. Carré par E.Raffin pour faire la même chose (tout le parcours nez au vent) on ne comprend pas trop l'intérêt. 

Autre interrogation, plus grave celle-là. Le dégel du lauréat du "Cornulier" qui s'est éteint dans la ligne droite. Certains expliquent cela par la fatigue ; elle serait légitime. Mais n'avait-on pas déjà avancé cette excuse quand il s'était éteint dans un quinté à l'attelage, après son succès dans la finale du GNT et... avant de remporter le plus grand classique monté dans un temps record ! Difficile à comprendre même si les chevaux ne sont pas des mécaniques.

RAPIDE LEBEL et UNIQUE QUICK seuls...

 Samedi 3 mars 

A l'attelage, deux granges affiches. Le Prix de Sélection dans lequel le 4 ans UNIQUE QUICK a confirmé son hiver parfait. Mené en confiance par son entraîneur Franck Leblanc, il a parfaitement géré son effort, laissant le champion TIMOKO faire de gros efforts à l'extérieur (quelque peu "sorti" par deux fois) et redémarrant en haut de la montée, alors que TIMOKO demandait à souffler. Accélération due aussi au comportement incompréhensible de Stéphane Meunier qui attaque UNIQUE QUICK à l'entrée du dernier tournant. Incroyable ! Cela lui a coûté une place pour finir... C'est un autre 4 ans, UNICLOVE, qui a pris la deuxième place devant TIMOKO, très courageux.

 

Dans le prix de l'Union Européenne, ce fut un cavalier seul attendu du hongre RAPIDE LEBEL qui est désormais plus fiable que par le passé, et semble dès lors... imbattable. Il fait seul sa course devant, à un rythme que personne ne peut suivre... S'il ne lui arrive rien, il remportera l'Elitlopp en mai en suède, dans lequel il n'avait échoué que de peu en 2011. Ses temps intermédiaires à Vincennes sont les meilleurs de tous les temps, devant READY CASH et ROYAL DREAM. Excusez du peu !

AUTEUIL ET L’INCOHÉRENCE DES SANCTIONS...

10 mars 2012

Le week-end dernier marquait la fin du meeting d’hiver de Vincennes -qui fut dans l’ensemble une réussite- et l’ouverture des grands dimanches d’Auteuil. Le programme était riche dans les deux spécialités mais c’est, hélas, un (multiple) fait divers qui a entaché la réunion dominicale de l’obstacle. Dans le prix Agitato (le bien nommé), pas moins de trois incidents à noter. Tout d’abord un jockey s’est trompé de parcours, allant sauter la rivière alors qu’elle n’était pas prévue. Peu après, le peloton, emmené par Jacques Ricou, arrive sur une intersection de pistes et trouve sur sa route des plots qui “ferment” le bon parcours. Qu'à cela ne tienne, le jockey réputé emmène tout de même les autres au travers des plots (avec les risques que cela entraîne) et sauve la course qui, sinon, aurait dû tout simplement être annulée. Enfin, à cinq mètres du poteau, Jacques Ricou, toujours lui, ayant lutté avec deux rivaux en dehors de lui, a pris la mesure et cesse de monter sur les quatre dernières foulées et se fait prendre une courte tête sur le poteau... par un de ses adversaires ayant changé de trajectoire et venu à son intérieur. Malheureusement, avec le favori FAGO il perd ainsi la victoire. Sur les deux événements concernant les jockeys, les commissaires ont décidé de frapper fort, sanctionnant de quinze jours de mise à pied. Partisans de la sévérité, afin que cela serve d'exemple, il nous est difficile de contester de telles sanctions. Mais à circonstances exceptionnelles, ne doit-on pas prendre des décisions exceptionnelles ? L’art d’un métier, quel qu’il soit, n’est-il pas de s’adapter ? En l'occurrence, je n’aurais pas sanctionné Jacques Ricou aussi lourdement mais simplement d’une amende équivalente à son prix de course (pourcentage). En effet, priver de monter un jockey durant quinze jours, en pleine actualité, pour s’être fait surprendre durant deux secondes (il a perdu la victoire sur un effet de balancier et avait regagné la foulée d’après...), c’est dur, très dur. D’autant plus  qu’il avait donc, un tour plus tôt, sauver la course en empruntant, à ses risques et périls, le bon parcours. Enfin, signalons que le jockey de l’heureux lauréat, à lui pris une mise à pied pour avoir trop cravaché MENELAS AR LEN... Tout cela manque un peu de cohérence.

Et puis une dernière question se pose : quelles sanctions ont été prises à l’encontre des commissaires qui ont laissé prendre le départ d’une course d'obstacles avec des plots barrant le bon itinéraire ?

PATHWAY nous fait plaisir

30 mars 2012

 Ceux qui furent abonnés jadis à la revue "papier" VERITE COURSES avait eu parmi les chevaux à suivre PATHWAY, qui nous avait tapé dans l'oeil en début de carrière. Longtemps éloigné de la compétition pour ennuis de santé, il vient de prouver que la patience et la fidélité avaient du bon. Revenu au top, il était notre favori du Quinté de ce vendredi à Vincennes et a résisté aux "jeunes" à 10/1... Un beau pari et surtout une victoire du coeur pour ce "papy" qui fait de la résistance. 

TEXAS CHARM

17 mars 2012

Mercredi, dans le Quinté qui avait lieu dans le Grand Prix du Conseil Général de la Mayenne, sur l’hippodrome de Laval (où les juges aux allures et commissaires ne sont que très rarement pris en défaut, c’est à souligner), nous avons assisté à une course sans concession. Très bien partis au second échelon, ROI VERT et TEXAS CHARM (notre photo )ont imprimé un rythme d’enfer, étant venus tôt contrôler l’épreuve. Pour finir, le second nommé a prouvé qu’il n’était pas seulement un classique au trot monté, mais qu’il allait désormais falloir compter aussi avec lui à l’attelage au meilleur niveau.

SANTA ROSA FRANCE, REINE DE VITESSE

13 mars 2012

 Le Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur, disputé dimanche dernier à Cagnes, s'est vu amputé d'entrée de jeu (fautif derrière les ailes de l'autostart) de son favori ROYAL DREAM qui confirme donc qu'il possède un drôle de caractère (voir notre présentation ci-dessous). Nous avions aussi annoncé que QUAKER JET arrivait ici sur son premier grand objectif de l'année ; il a tracé un maginfique parcours et, venant prendre l'avantage après la mi-ligne droite, Jean-Etienne Dubois et le public ont cru que le plus dur était fait.

Mais nous l'annoncions également dans notre présentation, SANTA ROSA FRANCE avait beaucoup progressé ces derniers temps et ses limites étaient inconnues. Lorsque QUAKER JET est venu fondre sur les leaders, Willim Bigeon, au sulky de la jument de Joël Séché et Jean-Luc Bigeon, avait bénéficié du sillage de NALDA NOF (décevante après son rapproché) et n'avait encore rien demandé à la fille de Kaisy Dream et Hélice France. Nous allions donc voir ce qu'elle était capable de faire face aux meilleurs et dans des conditions idéales, qui lui avaient permis de ménager sa pointe de vitesse. Cette dernière a fait des ravages. "Se mettant à plat ventre" comme l'a déclaré son driver, elle a fini sur un pied inférieur à 1'10 de moyenne, venant prendre un nez, sur le poteau, à QUAKER JET.

Et refaire deux longueurs, piste plate, parcours de vitesse, sur ce sujet extrêmement rapide est un authentique exploit, ne nous y trompons pas ! En fait, par cette performance, et suite à un succès au trot monté qui avait été très impressionnant, SANTA ROSA FRANCE a pris place parmi les champions du trot français dans les deux spécialités. Une jument qui pourrait donc devenir l'une des chouchoutes et des reines du trot cette année. 

 AVRIL 2012                                          

Décision du Conseil d'Etat

LE CONSEIL D'ETAT PREND PARFOIS DES DÉCISIONS DIFFICILES À COMPRENDRE... CE FUT LE CAS DANS L'AFFAIRE QUI OPPOSE PIERRE LEVESQUE À LA SOCIETE DU CHEVAL FRANçAIS...

 Avril 2012

 Communiqué de la Société d'Encouragement à l'élevage du Cheval Français

Par une ordonnance de référé du 9 décembre 2011, le Président du Tribunal administratif de Paris, statuant à la demande de M. Pierre Levesque, avait suspendu les effets de la décision de la Commission Supérieure du 4 novembre 2011 en ce qu’elle lui avait retiré, pour une durée d’un an, ses autorisations de monter et d’entraîner dans l’attente du jugement au fond sur le recours introduit par M. Pierre Levesque contre ladite décision.
Statuant sur le pourvoi formé par la SECF, le Conseil d’Etat a, par une décision du 6 avril 2012, décidé que :
«
Article 1er : L’ordonnance n°1006372 du 9 décembre 2011 du juge des référés du tribunal administratif de Paris est annulée.

Article 2 : La requête de M. Levesque est rejetée.

Article 3 : M. Levesque versera à la SOCIETE D’ENCOURAGEMENT A L’ELEVAGE DU CHEVAL FRANÇAIS la somme de 2.500 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative (…) ».

Le Conseil d’Etat a notamment estimé qu’eu égard « au caractère répété des infractions commises par M. Levesque au code des course de trot et compte tenu de l’intérêt général qui s’attache à la régularité des courses hippiques de trot, ouvertes au pari mutuel, l’argumentation  présentée par M. Levesque n’est pas de nature à caractériser l’existence d’une situation d’urgence pouvant justifier une mesure de suspension ».

La SECF prend acte de cette décision, qui donne de nouveau son plein effet à la décision de la Commission Supérieure du 4 novembre 2011.

En conséquence, les autorisations d’entraîner et de monter de M. Pierre Levesque lui seront retirées, dès que la décision du Conseil d’Etat aura été notifiée.

POLITIQUE ANTI DOPAGE

14 avril 2012

SURPRENANTE POLITIQUE ANTI DOPAGE...

La nouvelle tombée récemment (voir ci-contre) a de quoi surprendre. Le Conseil d'Etat a annulé la décision du Tribunal administratif qui avait permis à Pierre Levesque de reprendre le cours de ses activités officiellement. A lire les motivations du Conseil d'Etat, il semble que l'image des courses, son côté "lave plus blanc" soit une donnée capitale. Pourtant, Pierre levesque, s'il y eu récidive de contrôle positif, a été pris sur des produits de soins, pour retirer la douleur à des chevaux souffrants. On peut aussi admettre que cela soit interdit, la souffrance étant une alerte naturelle qu'il faut respecter, mais ce qui est gênant, aux courses, c'est que ces contrôles positifs se révèlent aussi sévèrement punis que ceux révélant de vrais produits dopants. Comme par exemple les ananbolisants utilisés par Ben Johnson et trouvés sur plusieurs chevaux de l'entraîneur Gaëtan Marcque, lequel a été suspendu un an (comme Pierre Levesque) et vient lui de retrouver sa licence. par le jeu des dates, on se trouve donc avec Piere Levesque, exclu des programmes pour récidive de ce que l'on peut qualifier de "soins" et un autre entraîneur qui a lui recouvré la totalité de ses droits alors qu'un cheval au moins avait été contrôlé à un produit anabolisant dopant. C'est sans doute ce que la "SECF" et le Conseil d'Etat appellent les courses propres.

JOCKEYS, DRIVERS : MONTEZ JUSQU'AU POTEAU SVP

On est habitué à voir, en plat, les jockeys se relever dès qu'ils se sentent battus et par conséquent ne pas respecter le code des courses mais surtout, fausser les données à l'arrivée pour les joueurs. En effet, un cheval arrivé 6è en étant monté aux bras jusqu'au bout ne fait pas la même valeur que le même cheval dont le jockey se relève à cent mètrè du poteau et fini onzième, donc "Non Placé" officiellement. C'est une des raisons pour lesquelles nos pronostics sont meilleures que les autres car nous n'avons de cesse de dépister ces valeurs fausséés. 

Mais cela a parfois de plus graves conséquences, quand les jockeys "s'oublient" alors qu'ils pourraient être dans un classement officiel. Comme Johann Victoire (un coutumier du fait) qui s'était arrêter de monter dans l'un des premiers PICK 5, perdant... la cinquième place sur le poteau. Pourtant, les commissaires ne bronchent pas.

Pas plus que ce samedi à Vincennes dans le semi-classique Prix Phaeton dans lequel Matthieu Abrivard, au sulky du prometteur URAKI DES SARTS, est venu comme pour manger le troisième UN UPPERCUT avant de s'endormir à quelques mètres du poteau. Résultat, il perd la 3è place d'un nez et fausse ainsi les arrivées du trio, du Classic Tiercé, des couplés placés et des jeux simples placés misés sur ses chances. Il n'y a derrière cela aucune volonté de tricher, bien sûr, mais un oubli coupable que, derrière leur sport, il y a des joueurs sans qui tous disputeraient des allocations de quelques centaines d'euros comme dans les autres pays d'Europe où les parieurs hippiques ont peu à peu disparu...

VINCENNES : encore un choix de Quinté contraire à toute logique...

  y compris économique !

Vendredi 27 avril 2012

VINCENNES : encore un choix de Quinté contraire à toute logique... y compris économique !

Hier soir, à Vincennes, les deux courses les mieux dotées à l’attelage, donc les plus intéressantes, n’ont pu servir de support au quinté, faute de partants -une nouvelle fois-, avec respectivement 12 et 13. On a alors tenté de sauver les meubles avec la course finalement choisie, pour des 5 ans modestes avec 14 participants, comme on l’a fait à plusieurs reprises durant le meeting hivernal. À ce sujet, on a pu noter que le bilan tiré par les organisateurs fut très positif, n’hésitant pas à communiquer sur un nombre “moyen” de participants stabilisé dan les quintés, voulant probablement démentir nos analyses qui s’inquiètent justement d’une baisse de partants et donc de recettes, les deux étant intimement liées. On sait que l’on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres, et les organisateurs du trot en France en ont fait la démonstration, pour rassurer... Mais en présentant une moyenne de partants dans les quintés de l’hiver, ils ont évidemment pris en compte les épreuves de médiocres qualités choisies (avec parfois 17 ou 18 participants) alors que le même jour, la belle course “qui aurait dû être choisie n’en avait réuni que 12 ou 13. C’est un moyen partisan de montrer les choses, mais cela ne trompe que ceux qui ne se penchent pas sur le problème...

Revenons maintenant au cas d’école d’hier soir où le quinté, qui n’a pas dû battre des records d’enjeux a eu lieu avec treize modeste chevaux de 5 ans n’ayant pas gagné 84.000 euros alors qu’il y avait au programme une course magnifique au trot monté, avec 17 partants. Nous avions là des 5 à 10 ans bien connus ; il s'agissait même d'un Groupe III, donc d’un semi-classique pour chevaux n'ayant pas gagné 700.000 et un recul à 331.000. Rien à voir, par conséquent , avec la course modeste retenue. On sait, et tous ceux que nous avons interrogés sur le sujet sont d’accord, que le trot monté peut désormais devenir aussi populaire que le trot attelé, grâce à l’évolution de la monte en avant et des performances. Apparemment, seuls les organisateurs ne semblent pas l’avoir compris...

On se demande vraiment ce qu'on en tête ceux qui font de tels choix, dans des circonstances qui ne laissaient hier pas le doute. Assurément, les turfistes se seraient bien davantage passionnés pour la course au trot monté, discipline qui est désormais aussi apprécié, qualitativement qu'esthétiquement. Et les enjeux auraient été supérieurs aux paris à la carte, effet mécanique du nombre de partants oblige...

On se demande d'ailleurs pourquoi faire des sondages auprès des parieurs (comme récemment sur Équidia), apprendre ainsi qu'ils préfèrent jouer (il fallait s'y attendre) sur les courses de bon niveau, avec des partants nombreux, pour finalement ne pas suivre cette logique implacable. Grands visionnaires et décideurs que ceux qui préfèrent la médiocrité à la classe...

RAPPEL À L’ORDRE SANS FRAIS ?

 

07 avril 2012

Point besoin de rappeler les accidents possibles sur la route pour mettre l'accent sur les risques que fait courir le calendrier démentiel des courses en France, notamment au trot, depuis quelques années. Bien au chaud, dans les bureaux, les “technocrates” en sont-ils conscients ? Samedi dernier, les trotteurs proposaient ainsi deux belles réunions PMU à Caen et Laval (semi-nocturne) à des horaires différents... qui poussent certains à tenter le diable. Témoin Matthieu Abrivard qui après trois succès à Caen a pris la route pour aller à Laval (2h18 itinéraire le plus rapide sur internet en respectant les normes officielles). Il fut pris en flagrant délit d'excès de vitesse et immobilisé d’où un retard conséquent pour arriver à Laval. Finalement le moins grave de ce qui peut arriver dans de telles circonstances....

Dès lors, les Sociétés organisatrices jouent-elles leur rôle en laissant des déclarations de monte officialisées, comme ce fut le cas samedi, à 15h25 à Caen et à 17h50 à Laval. Matériellement, le driver ne pouvait donc avoir quitté Caen avant 15h35 (et encore...) ce qui, avec deux heures dix-huit minimum de trajet l'amenait dans les meilleures circonstances à Laval à 17h53. N'est-ce pas là de l'incitation à prendre des risques ? Ou tout simplement de l'irresponsabilité de la part d'organisateurs... responsables.

J.L.GUILLOCHON : DEUX SUR DEUX.

07 avril 2012

Mercredi à Saint-Cloud, le sympathique entraîneur Jean-Luc Guillochon présentait deux de ses meilleurs éléments dans deux courses différentes. Tout d'abord USUELO, face aux purs, a confirmé qu'il avait un talent sortant de l'ordinaire en gagnant sur la distance classique de 2.400 mètres. En dominant un lot assez bien composé (HAMMERFEST et BLEK ont pris les accessits), il a confirmé tout son talent et peut-être même franchi un palier aux dires de son entraîneur, qui devrait bientôt le tester dans des courses de Groupe sur longues distances, sa tenue étant certaine.

Dans la course suivante, Jean-Luc Guillochon a donc réalisé le coup de deux avec la rentrée victorieuse d'un "Autre Que De Pur-Sang", le magnifique TÉNOR DE LA PRISE. Doué dans sa jeunesse et possédant de très bonnes lignes, ce gris un peu tendu a déployé ses longues et belles foulées sans attendre personne, gagnant de bout en bout sur 2.500 mètres, et dans un style impressionnant. Lui aussi semble, s'il ne lui arrive rien, promis à un très bel avenir. C'est même très probablement l'un des tout meilleurs  "AQPS" vus en piste.

A suivre...

MAIN WISE AS

28 avril 2012

 MAIN WISE AS, LE NOUVEL "OFFSHORE" DE L’ÉCURIE LEVESQUE* A DÉSORMAIS PRIS PLACE DÉFINITIVEMENT PARMI LES MEILLEURS

Dès sa première sortie en France, en juin 2009, à l'été de ses 3 ans, nous avions vu en MAIN WISE AS un cheval de classe. Dans le Groupe III Prix de Berlin, à Enghien, ce petit cheval harmonieux (alors entraîné par la famille Langeweg) l'avait emporté facilement devant deux des meilleurs éléments de la génération, SAXO DE VANDEL et SANAWA. Parti prudemment, malgré le départ autostart, il avait tourné autour de ses adversaires  avant le dernier tournant et rallié le poteau dans le style d'un poulain doué tout en étant assurément perfectible. Il remit le couvert ensuite, toujours à Enghien, en remportant le prix de Rome, un autre Groupe III, devant... SUN CERAVIN futur lauréat de Critérium, et sur 2875 mètres. Cela s'annonçait donc extrêmement prometteur. Dès le printemps suivant (4 ans), confirmation de son talent, en Scandinavie cette fois (Aby) où il devance entre autres, SEBASTIAN K. (1'13"2 sur 2140 mètres). Mais l'été suivant se passe moins bien et après un échec (fautif) à Enghien fin juillet 2010, il passe alors dans l'écurie Levesque, en vue d'une préparation pour le Grand Prix de l'Union Européenne, prévu à l'automne au Croisé-Laroche. Préparé avec soin, il ne rate pas l'objectif, drivé en grande confiance par Sébastien Ernault (Pierre Levesque purge alors une première suspension) ; il devance SOLEIL DU FOSSÉ (celui-là même qui brille dans le GNT cette année) dans la demi-finale, puis le scandinave SEBASTIAN K. dans la Finale en octobre. Ensuite, il n'a plus le choix des engagements. Il doit aller à Vincennes mais, malheureux dans le Critérium Continental, il ne termine "que" sixième, devancé par SÉVÉRINO, SAVE THE QUICK ou le regretté SCOOP D'YVEL. Début 2011, il a 5 ans. Pierre Levesque, qui nous dit alors en aparté qu'il s'agit là probablement de son nouveau OFFSHORE DREAM, préfère jouer la carte de la sagesse et éviter les meilleurs aînés, tout en le testant dans le Prix du Plateau de Gravelle où, malheureux, il finit vite à la troisième place dans le sillage de ... BRIONI, futur lauréat de l'Etlitlopp à Solvalla, excusez du peu. En revanche, la lauréate (et quelle lauréate avec le recul...), PRETTY JET (Sébastien Guarato) n'est plus là... Son premier vrai grand teste face à ses aînés, MAIN WISE AS le passe au printemps dans le Prix de l'Atlantique 2011, qu'il remporte brillamment devant QUAKER JET, et QUEEN'S GLORY. Il est toujours sur sa distance de prédilection (autour de 2000 mètres) et déferré des quatre pieds, configuration dans laquelle il est particulièrement efficace. Logiquement préparé ensuite pour l'hiver, il gagne d'entrée le Prix Marcel Laurent (2100) et un billet pour le Prix d'Amérique, en s'imposant de bout en bout avec Pierre Vercruysse. Puis c'est sa première B, le Prix de Bourgogne (toujours sur 2100) le 1er janvier, jour où il passe brillamment l'examen, n'étant devancé que par le crack READY CASH. Il trotte alors 10"9... L'année 2012 commence fort. Fin janvier, dans l'épreuve phare du calendrier, il court caché (il a très peu couru jusqu'alors longue distance) et est victime des aléas de la tactique mais sa fin de course est prometteuse, il termine neuvième, après avoir longtemps été enfermé. Pierre Levesque, toujours patient, voit le plan  se réaliser, MAIN WISE est désormais l'un des chevaux réputés du trot en Europe puisque, dans la foulée, il termine deuxième du Prix de France, s'intercalant entre ROYAL DREAM et READY CASH ! MAIN WISE AS s'inscrit donc désormais dans la durée. Absent deux mois, il a effectué sa rentrée sur 3525 mètres (!) pour préparer un doublé dans le Prix de l'Atlantique, le week-end dernier, s'acquittant de sa tâche avec brio à Enghien.

À l'étude de ce résumé de carrière, on s'aperçoit donc que MAIN WISE AS et Pierre Levesque n'ont jamais raté leurs objectifs prioritaires, et qu'à 6 ans, le cheval arrive au sommet, sans avoir eu la course de trop. À n'en pas douter, le célèbre professionnel a bel et bien trouvé un successeur à ces deux derniers champions OFFSHORE DREAM et  MEAULNES DU CORTA et même si le petit dernier n'offre pas tout à fait les mêmes garanties sur les longs parcours, son moral et sa marge de progression devrait lui permettre de compenser et de gagner encore de très grandes épreuves dans les mois et les années à venir. Avec un tel profil, MAIN WISE AS, s'il n'est évidemment pas stoppé dans son envol par des ennuis de santé, sera bel et bien présent au top niveau européen, et pour un bon moment...

CIRRUS DES AIGLES

07 avril 2012

CIRRUS DES AIGLES : UN BIJOU DANS TOUT LES SENS DU TERME

En remportant le week-end dernier, au cours de la réunion la mieux dotée au Monde, à Meydan, une très grande course, le phénoménal CIRRUS DES AIGLES a affirmé encore davantage son statut de cheval hors du commun, après un succès déjà retentissant à Ascot en octobre dernier. Deux courses prestigieuses qui lui ont permis non seulement de confirmer qu'il est une vedette à part entière, malgré son statut de hongre, mais aussi de devenir l'un des chevaux les plus riches de l'histoire en France. Meydan a rapporté à ses propriétaires la bagatelle de 2.314.175 euros, 'Ascot 856.447 euros. Soit plus de trois millions d'euros en deux courses, venant s'ajouter à un palmarès sans tâche en France (il a toujours terminé dans l'argent) qui lui a jusqu'à présent rapporté 1.391.953 euros. On dépasse donc, les quatre millions et demi d'euros de gains dont le mérite revient bien évidemment à sa classe et son courage, mais aussi à son entraîneur, Corine Barande-Barbe dont on peut dire, grâce à sa courtoisie, sa conscience professionnelle, et son amour des chevaux, qu'elle est un exemple pour une profession plutôt misogyne à la base. Que cela fait du bien quand les très bons chevaux récompensent des professionnels qui sont aussi des personnes de grande qualité. Ce n'est pas si souvent le cas...

UN DIAMANT. Pour la petite histoire, côté propriétaire, CIRRUS DES AIGLES appartient pour moitié à Jean-Claude Dupouy, et court sous ses couleurs. Les autres cinquante pour cent appartiennent à... Xavier Niel, qui n'est autre que le patron de Free, et l'un des plus importants chefs d'entreprise (via le net) en France. Les superstitieux vous diront que cela aide d'avoir dans son entourage quelqu'un à qui tout sourit.

CHAPEAU BAS OURASI

14 avril 2012

 Chaque année, en ce début de printemps (il est né le 7 avril 1980) l'on se doit de rendre hommage au meilleur trotteur de tous les temps, le phénoménale OURASI. Il vient de fêter ses 32 ans, un âge incroyable pour un ancien cheval de courses. Lui qui fut le trotteur de tous les records (au chrono, au palmarès, à l'indice de popularité, à la régularité en course, au caractère...) bat désormais celui de la longévité. Tous les ans je radote mais je ne résiste jamais à l'envie d'écrire qu'il fut le plus exceptionnel trotteur que j'ai vu en piste en plus de trente ans. Jamais je n'ai vu un cheval aller aussi vite que le jour où il allé chercher MON TOURBILLON après avoir été enfermé très longtemps. Jamais je n'ai vu un cheval  se figer devant les tribunes, après une victoire, et regarder les tribunes l'acclamer en les balayant de la tête, avec un Jean-René Gougeon médusé et amusé à son sulky. Chapeau l'artiste. Et chapeau aussi à ceux qui permettent qu'il soit si bien dans sa vie de retraité, à savoir Pierre Lamy, le directeur du haras qui sait recevoir si gentiment les fans du cheval, et la plus fidèle d'entre-eux, Annie Jumel, qui vient chaque fois que possible lui porter une dose d'amour et de carottes. Vous pouvez avoir de leurs nouvelles sur le net: au.bonheur.d.ourasi.free.fr

À noter qu'une exposition photographique est consacrée au champion, à la galerie Tarquinia à Trouville (14 place Foch).

DEFERRAGE : CESSEZ DE NOUS PRENDRE POUR DES IMBÉCILES !

14 avril 2012

À l'issue d'une récente réunion, l'association des entraîneurs de trotteurs s'est déclarée d'une seule voix favorable au statu-quo pour le déferrage, s'opposant à une modification du système actuel. En gros, "Circulez, y'a rien à voir...". Comment peut-il d'ailleurs en être autrement, ces messieurs étant juge et partie en la matière ? C'est d'ailleurs tout le problème du trot, dirigé en fait par les socio-professionnels, lesquels n'acceptent guère qu'un regard extérieur vienne donner son avis. En fait, c'est un peu comme si l'on demandait aux automobilistes de choisir s'il faut ou non maintenir les limitations de vitesse.... Tout cela manque singulièrement d'objectivité. Quel professionnel n'a en effet pas eu dans ses box un cheval incapable de prendre une boite d'allumette ferré et qui n'a pu être "exploité" que pieds nus ? Aucun, bien évidemment. Mais le pire, c'est quand ils prennent l'alibi du parieur, comme l'a fait sur Équidia récemment l’un des frères Terry (qui travaille en étroite collaboration avec un autre partisan du déferrage, Fabrice Souloy) : “J’espère que l’on ne va pas interdire de déferrer car il ne faut pas oublier que ce sont les turfistes qui nous font vivre...”. Cela me laisse sans voix. À en croire une telle déclaration, les turfistes seraient donc les grands gagnants du déferrage. Il n'y a guère que les "innocents" pour le croire. Si cela fut vrai durant un temps, où peu de chevaux étaient pieds nus, c'est désormais du passé. En quoi cela est-il une aide quand la quasi-totalité des chevaux sont déferrés dans une course ? En quoi cela est-il une aide avec des entraîneurs (comme les frère Terry d'ailleurs), qui courent quasiment toujours leurs chevaux pieds nus ? Et depuis  quand les entraîneurs se soucient-ils des turfistes ou des parieurs ?

En fait, la vérité vrai c'est que si le déferrage venait à être interdit, les grands sorciers de cette méthode seraient très mal... En effet, un simple coup d'oeil à leur palmarès suffit à constater qu'ils ne gagnent quasiment qu'avec des chevaux déferrés ! Je comprends donc leur position radicale. En revanche, a-t-on chercher à analyser pourquoi ils ne peuvent visiblement gagner qu'avec des déferrés ? Et parfois à la faveur de progrès spectaculaires comme par exemple, pour demeurer chez le même entraîneur, le désormais classique et lauréat de Groupe I, SAPHIR DE MORGE, passé par une course "à réclamer”. Alors messieurs, cessez de nous prendre pour des imbéciles. Et répondez simplement à cette question : En quoi, si tout le monde est sur un pied d'égalité, cela va--t-il empêcher les meilleurs de gagner ?

 VINCENNES : ENCORE UN CHOIX DE QUINTÉ AU MANQUE À GAGNER CERTAIN

VINCENNES : ENCORE UN CHOIX DE QUINTÉ AU MANQUE À GAGNER CERTAIN

VINCENNES : ENCORE UN CHOIX DE QUINTÉ AU MANQUE À GAGNER CERTAIN

VINCENNES : ENCORE UN CHOIX DE QUINTÉ AU MANQUE À GAGNER CERTAIN

VINCENNES : ENCORE UN CHOIX DE QUINTÉ AU MANQUE À GAGNER CERTAIN

28 avril 2012

Hier soir, à Vincennes, les deux courses les mieux dotées à l’attelage, donc les plus intéressantes, n’ont pu servir de support au quinté, faute de partants -une nouvelle fois-, avec respectivement 12 et 13. On a alors tenté de sauver les meubles avec la course finalement choisie, pour des 5 ans modestes avec 14 participants, comme on l’a fait à plusieurs reprises durant le meeting hivernal. À ce sujet, on a pu noter que le bilan tiré par les organisateurs fut très positif, n’hésitant pas à communiquer sur un nombre “moyen” de participants stabilisé dan les quintés, voulant probablement démentir nos analyses qui s’inquiètent justement d’une baisse de partants et donc de recettes, les deux étant intimement liées. On sait que l’on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres, et les organisateurs du trot en France en ont fait la démonstration, pour rassurer... Mais en présentant une moyenne de partants dans les quintés de l’hiver, ils ont évidemment pris en compte les épreuves de médiocres qualités choisies (avec parfois 17 ou 18 participants) alors que le même jour, la belle course “qui aurait dû être choisie n’en avait réuni que 12 ou 13. C’est un moyen partisan de montrer les choses, mais cela ne trompe que ceux qui ne se penchent pas sur le problème...

Revenons maintenant au cas d’école d’hier soir où le quinté, qui n’a pas dû battre des records d’enjeux a eu lieu avec treize modeste chevaux de 5 ans n’ayant pas gagné 84.000 euros alors qu’il y avait au programme une course magnifique au trot monté, avec 17 partants. Nous avions là des 5 à 10 ans bien connus ; il s'agissait même d'un Groupe III, donc d’un semi-classique pour chevaux n'ayant pas gagné 700.000 et un recul à 331.000. Rien à voir, par conséquent , avec la course modeste retenue. On sait, et tous ceux que nous avons interrogés sur le sujet sont d’accord, que le trot monté peut désormais devenir aussi populaire que le trot attelé, grâce à l’évolution de la monte en avant et des performances. Apparemment, seuls les organisateurs ne semblent pas l’avoir compris...

On se demande vraiment ce qu'on en tête ceux qui font de tels choix, dans des circonstances qui ne laissaient hier pas le doute. Assurément, les turfistes se seraient bien davantage passionnés pour la course au trot monté, discipline qui est désormais aussi apprécié, qualitativement qu'esthétiquement. Et les enjeux auraient été supérieurs aux paris à la carte, effet mécanique du nombre de partants oblige...

On se demande d'ailleurs pourquoi faire des sondages auprès des parieurs (comme récemment sur Équidia), apprendre ainsi qu'ils préfèrent jouer (il fallait s'y attendre) sur les courses de bon niveau, avec des partants nombreux, pour finalement ne pas suivre cette logique implacable. Grands visionnaires et décideurs que ceux qui préfèrent la médiocrité à la classe...

 MAI 2012                                               

Laurent Simon : à suivre...

05 mai 2012

En remportant le Quinté de mercredi avec le régulier, RAMSES DES CHARMES, le sympathique entraîneur Laurent Simon a inauguré son palmarès dans ce type d’épreuves. Entraîneur sérieux, qui ne court qu’à bon escient et dont les chevaux sont réguliers, il a déjà de nombreux succès à son actif, y compris à un haut niveau, mais le hasard et la malchance l’avait jusqu’alors tenu éloigné de la réussite dans les épreuves médiatiques.   C’est désormais rectifié pour un nom qui reste à suivre dans la colonne des entraîneurs sérieux et transparents.

LADJII DOUCOURÉ A MAISONS-LAFFITTE

05 mai 2012

VISITE D’UN CHAMPION DE L’ATHLÉTISME, LADJII DOUCOURÉ, CHEZ LES SAUTEURS DE MAISONS-LAFFITTE

L’un des meilleurs athlètes français, Ladjii Doucouré a, cette semaine rendu visite à l’écurie de Jehan Bertran de Balanda, où il a pu notamment rencontrer Christophe Pieux, le crack jockey d’obstacles, et le célèbre entraîneur installé à Maisons-Laffitte. Une visite qui prend différents reliefs vu le profil du champion. Sa spécialité, ce sont également les haies, celles du 110 mètres. Il connaît donc mieux que quiconque la discipline exigée pour parvenir à remporter de grandes courses, une vision qu'il a notamment pu partager avec l'entraîneur. Un échange riche dans les deux sens et qui montre combien les passerelles sont possibles entre le sport de haut niveau et les courses. Le 110 mètres haies, la spécialité de Ladjii Doucouré, est marquée en France, à jamais, par Guy  Drut, qui fut champion olympique à Montréal en 1976. Son successeur, aujourd’hui âgé de 29 ans, s'est lui aussi bâti un palmarès élogieux. Pourtant, tout ne fut pas simple. Issu de la banlieue, l’Essonne, il a trouvé dans le sport le moyen de s’épanouir même si sa maman, sénégalaise, et son père, malien, voulait à tout prix qu’il fasse des études. Mais très vite, le jeune homme montre de grandes disposions pour le sport. Le football, tout en pratiquant aussi le décathlon (dix disciplines de l’athlétisme) pour sculpter son corps (il est alors grand et fin) et son cœur, sur les conseils de son entraîneur. Comme aux courses, l'athlète ne peut réussir sans les hommes qui parviendront à le comprendre. Hélas, une fracture du tibia à le fait définitivement opter pour "l'athlé". Il s'investit à fond et devient champion d'Europe junior de décathlon (quatre courses, trois sauts, trois lancés), avant de choisir l'option courses et de se spécialiser sur le sprint. Il devient rapidement l'un des meilleurs "hurler", tel un très bon cheval de plat qui garde sa classe naturelle sur les obstacles. Ceux qui y parviennent sont des exceptions, ensuite, dans leur spécialité. Chez l'homme comme chez l'équidé. Quand cela marche, ce sont des champions hors du commun même si les embûches sont nombreuses. Des obstacles, Ladjii Doucouré à donc dû en surmonter, avec un supplémentaire, même s'il n'en fait pas une maladie, le racisme.

 Il l'a vécu à tous les niveaux, le poussant un jour à déclarer : "Sur la carte d'identité, il faudrait peut-être des cases : la A pour les 100 % français, et la A' pour les gens comme moi.". A bon entendeur… Il raconte aussi une triste anecdote : "Aux championnats d'Europe en salle, un Autrichien a craché dans mon couloir avant le départ, je l'ai regardé en souriant, et j'ai remporté la course. Puis j'ai serré la main à tout le monde, mais lui avait déjà quitté la piste…".  L'homme à du tempérament et fait aussi preuve d'un calme "olympien", là aussi deux qualités indispensables partagées avec les équidés champions.

Comme les chevaux, les grands sportifs ont des objectifs pour lesquels ils se préparent. Lors des jeux olympiques de 2004 à Athènes, Ladjii Doucouré accède à la finale ; il est bien en course jusqu'à la dernière haie où il trébuche et se retrouve dernier. Tant que la dernière n'est pas franchie… L'année suivante, il surmonte tous les obstacles et devient double champion du Monde, du 110 mètres haies, mais aussi en étant l'un des sprinters du relais 4X100 sacré médaille d’Or. Sa carrière est brillante, au plus haut niveau, mais là encore, son itinéraire va ressembler à celui des chevaux de cette spécialité difficile, où les ennuis de santé sont fréquents et hélas récurrents. Il subit une longue traversée du désert, les blessures succédant aux blessures. Jehan Bertran de Balanda connaît bien ce sujet, lui qui est l'un des meilleurs entraîneurs de sauteurs mais aussi l'un des plus respectueux, l'un des plus patients. Et de la patience, Ladjii Doucouré n'en manque pas. Jusqu'en 2010 et 2011 où il n'est encore pas épargné, tout en subissant une intervention chirurgicale délicate à la hanche, avec une seule idée en tête, être présent aux prochains jeux olympiques, cet été à Londres. Un pari fou comme en tente parfois les entraineurs de chevaux. Un pari que Ladjii Doucouré est en passe de réussir.

Il vient en effet de réussir le minima chronométrique exigé par la Fédération française (FFA) pour aller à Londres. En Floride, terminant cinquième d'une course d'un niveau très relevée, il a réussi un 13"37 alors que le lauréat réalisait tout simplement la meilleure performance mondiale de l'année ! Le revoilà donc au top niveau et dans les temps pour aller à Londres, comme ces champions de l'obstacle que l'on voit revenir au premier plan après une longue absence. Ils sont rares. Il leur faut, pour y parvenir, faire preuve d'abnégation, de courage, et de discipline. Ces points communs, Ladjii Doucouré a pu en prendre conscience à Maisons-Laffitte, en partageant de merveilleux moments dans l'écurie de Jehan Bertran de Balanda, et en rencontrant Christophe Pieux. Et comme on peut désormais parier sur le sport avec le PMU, nous n'oublierons pas de supporter ce grand champion d'une petite pièce cet été lors des J.O de Londres, histoire de maintenir le parallèle avec les courses jusqu'au bout.

David Cottin a de quoi perdre le sourire...

26 mai 2012

Grand jockey d’obstacles par la taille et le talent, David Cottin continue d’aligner les bons résultats mais il vient de traverser une mauvaise période, où tout s’est mal enchaîné en quelques jours. Sportivement parlant, il a joué de malheur dans un Grand Steeple-Chase de Paris qui restera dans les mémoires, dimanche dernier. Non seulement par le coup de trois exceptionnel réalisé par MID DANCER (égalant ainsi les autres phénomènes qu’étaient HYERES III et KATKO), mais aussi par le déroulement de l’épreuve. Le rythme fut en effet effréné, sous la conduite de REMEMBER ROSE qui a imprimé une allure folle, laquelle eut pour effet de voir arriver les animateurs sur la piste extérieure, avec des ressources entamées. D’autant que Christophe Pieux, sur RHIALCO, tentait alors d’en rajouter une couche. Résultat, le rail-ditch and fence, surnommé le “Juge de paix” n’a jamais autant mérité son surnom. D’habitude, les jockeys gardent des ressources et les chevaux respectent l’imposant obstacle. Il y a donc généralement très peu de chutes. Dans ce Grand Steeple 2012, une allure folle depuis plus de quatre kilomètres, une nouvelle accélération pour arriver sur l’obstacle redoutable a eu des effets terribles ! Chute de six des chevaux qui étaient dans le coup ! REMEMBER ROSE, le premier, suivi de NET LOVELY (qui allait bien), RHIALCO (qui en chutant gène RUBIS BALL et le fait tomber), mais aussi QUART MONDE et PELDERO sont allés au tapis ! Du jamais vu. À cet instant, RUBIS BALL (qui était dans un magnifique état) avait encore toutes ses chances, David Cottin ayant géré intelligemment la course jusque-là. Grosse déconvenue sportive donc, avec un Grand Steeple qui semblait à la portée du jockey et du cheval cette année.

Mais ce n’est pas tout pour l’infortuné cavalier. Il y a peu, il se trompe de parcours sur un cross en province (où les parcours sont compliqués parfois) et écope de quinze jours de mise à pied, très lourde sanction. Néanmoins, il assume en plaidant coupable, évoquant  même une “faute professionnelle qu’il faut assumer”, chapeau. En revanche, lorsqu’il prend six jours supplémentaires, à Auteuil, pour “monte dangereuse”, ayant un peu tassé un adversaires battu dans le dernier tournant -alors que les chevaux sont fatigués et cherchent des appuis-, il digère beaucoup moins bien. Et nous avec lui. À moins d’être certain que la faute est intentionnelle, pourquoi une telle sévérité ? D’autant que d’autres, par le passé, n’ont pas été sanctionnés si sévèrement, en obstacle comme en plat. David Cottin s’est donc logiquement permis d’en parler, publiquement, et il a eu raison. D’autant que, dans la même période, Stéphane Pasquier a écopé d’une sanction de mille euros d’amende, sans suspension, pour ne pas avoir été à la pesée d’après-course. Deux sanctions qui ont de quoi choquer quand on les compare...

DEUX POIDS DEUX MESURES ?

En effet, les conséquences de la faute de Stéphane Pasquier sont plus lourdes sur les parieurs, maillon essentiel de la chaine. Le cheval de ce dernier a été disqualifié de la deuxième place (c’est la règle), alors qu’à Auteuil,e le cheval gêné par David Cottin était battu. Pas d’incidence par conséquent sur le résultat. Dès lors, pourquoi une amende à l’un (qui ne l’empêchera donc pas de monter les classiques à venir), et une suspension à l’autre, qui devra regarder des tribunes les classiques d’Auteuil à venir, si son appel n’est pas entendu... Deux poids deux mesures ? Hélas, le phénomène n’est pas nouveau. Pourtant, des solutions existent pour ne pas avoir de telles injustices. Nous en appelons aux dirigeants du galop et du trot, messieurs Bélinguier et De Bellaigue. Il faut des barèmes rigoureux, strictement respectés par les commissaires -comme au code de la route-  en fonction de l’infraction. Une non pesée avec rétrogradation, c’est tant (amende, mise à pied, voire les deux). Idem pour les gênes, avec deux niveaux selon leur degré de gravité (non intentionnelle ou, c’est très rare, intentionnelle). Pour le poids non conforme, pareillement, le jockey doit savoir que la sanction sera la même pour tous. Et non pas à la tête du client. Cela évitera les injustices et la mauvaise publicité autour des courses qui ne sortent pas grandies par de telles pratiques.

 JUIN 2012                                              

DERBY D’EPSOM

02 juin 2012

DERBY D’EPSOM SAMEDI, DERBY CANTILIEN DIMANCHE

Dans le Derby d’Epsom, disputé ce samedi, ils ne seront que neuf. Sur la distance classique, et sur une piste on ne peut plus sélective, le lot paraît cette année une fois encore de très grande qualité. Pas de victoire française possible car aucun pur-sang de chez nous ne traverse cette fois la Manche. Probablement en raison de la présence de deux grandissimes et logiques favoris, dont un “monstre”, CAMELOT (3), mais aussi BONFIRE (2), très estimé. Le premier nommé n’a couru qu’à trois reprises mais ce représentant d’Aiden O’Brien (qui présente aussi ASTROLOGY (1) montant de catégorie mais avec un profil intéressant après une rentrée victorieuse dans un Groupe III), a de quoi faire peur ! CAMELOT a en effet remporté les deux courses qu’il a disputées à 2 ans, tout d’abord en Irlande, puis à Doncaster, les deux fois sur 1600 mètres. Lors de sa deuxième sortie, alors qu’il disputait déjà un Groupe I (Le Racing Trophy, fin octobre), longtemps pointé aux derniers rangs, il semblait jouer avec son jockey encore à quatre cent mètres de l’arrivée alors que ses adversaires commençaient déjà à lutter. Et lorsqu’il a pris son mors pour réellement accélérer, ce fut un moment de classe hallucinant, son accélération laissant sur place des adversaires médusés. Dès sa deuxième sortie publique, CAMELOT laissait donc entrevoir qu’il sortait de l’ordinaire, propos confirmés par son entraîneur qui en a pourtant vu passer, des avions... Pourtant, les commentaires allaient bon train quant à son aptitude à tenir les 2400 mètres. Le 5 mai, les observateurs les plus chagrins n’avaient toujours pas leur réponse, même si le poulain effectuait une rentrée victorieuse très impressionnante, toujours avec la même tactique, et montrant des qualités d’abnégation alliées à sa grande facilité naturelle. Mais quand bien même il remportait un deuxième classique (les 2000 Guinées anglaises, Groupe I), c’était encore sur 1600 mètres.

Alors tient-il 2400 ? C’est la grande question. Nous répondrons par l’affirmative pour deux raisons. Tout d’abord son père, MONTJEU (disparu récemment après avoir été un reproducteur de premier plan), a produit de la tenue et en avait lui-même. Autre élément de jugement, son entraîneur, très habile, serait probablement venu sur le Jockey-Club (disputé désormais sur 2100 mètres !) s’il avait le moindre doute. Enfin, et c’est le plus important, CAMELOT n’a montré aucune faille ni aucun signe de faiblesse et le programme était ainsi fait. Le Derby d’Epsom est désormais la suite logique et nous vous invitons à ne pas manquer, sur Equidia, la retransmission de ce magnifique Derby, vers 17 heures aujourd’hui. D’autant qu’il y a au départ un autre sujet de grand talent, BONFIRE. Trois courses publiques, deux victoires (dont une rentrée victorieuse impressionnante dans un Groupe III) et une défaite... qui n’en est pas une. Il était en effet venu, fin octobre, disputé le Groupe I français  Critérium International (Saint-Cloud) où il avait joué de malheurs, terminant troisième, excellent troisième, derrière un lauréat, FRENCH FIFTEEN, qui a confirmé son talent (deuxième de ... CAMELOT à Newmarket !) et sera l’un des favoris, demain, du “Derby” français disputé à Chantilly... Non seulement cela nous assure d’un grand spectacle aujourd’hui à Epsom, mais cela donnera une plus ou moins une belle ligne à FRENCH FIFTEEN pour demain, dimanche.

Dimanche où le “Jockey-Club s’annonce également passionnant, car plus ouvert qu’il n’y paraît avec des poulains d’horizons divers. Outre, donc, le lauréat du Critérium International l’an passé, FRENCH FIFTEEN, il y aura aussi des représentants de casaques et d’entraînement classiques, comme KESAMPOUR (Aga-Khan/ Delzangles), LUNAYIR (Aga-Khan/Royer-Dupré), mais aussi un “Fabre” prometteur, SAINT BAUDOLINO, entre autres... De quoi là aussi assurer du spectacle mais avec un peloton fourni. D’autres données que la qualité pure peuvent par conséquent influer sur le résultat. Notamment les places à la corde qui, si elles n’auront aucune espèce d’importance à Epsom, pourraient s’avérer déterminantes dimanche à Chantilly.

 ELITLOPPET 2012

02 juin 2012

Le week-end dernier fut marqué, sportivement parlant, par la victoire de COMMANDER CROWE dans l’Elitloppet. Deuxième victoire de l’entraîneur Fabrice Souloy, après celle, très étonnante, d’EXPLOIT CAF il y a quelques années.

À noter, comme on pouvait le redouter, l’un des grands favoris RAPIDE LEBEL, qui avait semé le doute dans certains esprits lors de ses deux défaites précédentes, a une nouvelle fois déçu. Drivé sans retenue par Éric Raffin, comme s’il n’y avait aucun doute sur la forme et le moral du cheval, RAPIDE LEBEL s’était miraculeusement qualifié en terminant laborieusement 4è de sa batterie, avant de se contenter de figurer dans la Finale. Si COMMANDER CROWE a dominé son sujet sans émotion, de toute évidence, il n’a pas dominé le vrai RAPIDE LEBEL pour qui la machine est enrayée depuis quelques semaines. Est-ce physique ? Est-ce moral, à courir à chaque fois à la dure, en imposant de folles courses en avant ? La question est posée. Une question qui, elle, mériterait débat...

PLUIE D’ÉTOILES

09 juin 2012

PLUIE D’ÉTOILES DIMANCHE À AUTEUIL

On ne compte pas le nombre de champions qui seront sur la piste dimanche sur la Butte Mortemart. Plusieurs grandes épreuves au programme dont la Grande Course de Haies d’Auteuil et deux matchs dans le match. Tout d’abord celui des récents protagonistes du Prix La Barka, THOUSAND STARS, le magnifique blanc britannique qui vient chercher un doublé dans cette prestigieuse épreuve. Il vient de devancer son compagnon d’entraînement “Mullins”, le très bon ZAIDPOUR (élevage Aga-Khan) et, cette fois, le jockey vedette Ruby Walsh reprend les commandes (il avait préféré le dauphin dans le La Barka). Ce jour- là, les deux phénoménales femelles françaises, FORMOSA JOANNA HAS et la non moins belle NIKITA DU BERLAIS étaient absentes. Dimanche, elles seront là et bien là. La dernière nommée est revenue rapidement au top après une longue absence et vient de devancer la représentante de Jean-Paul Gallorini. Un nouveau match est attendu, et leur fraîcheur peut prévaloir face aux deux concurrents britanniques. D’autant qu’elles ont énormément de classe.

LE PLANTAGE DE LA RETRANSMISSION DU JOCKEY-CLUB

09 juin 2012

Incroyable. Alors que les courses sont en perte de vitesse médiatiquement parlant (les radios et la télévision ne se battent plus pour retransmettre les compétitions, c’est un signe...), les organisateurs trouvent le moyen de se “trouer” complètement un jour de course majeure, comme ce fut le cas dimanche dernier à l’occasion du “Jockey-Club”. Alors que la Société France-Galop s’attendait à une belle couverture en durée (comme ce sera le cas, a priori, pour le “Diane” dans une semaine), France-Télévision a décidé, en raison des événements, et notamment de Roland-Garros, de ne pas céder plus d’antenne que prévu pour un Quinté ordinaire, soit une quinzaine de minutes. Est-ce une décision trop tardive de la télé, un problème de remontée d’information, ou une non vigilance de France-Galop, toujours est-il que le Prix du Jockey-Club n’a pu être retransmis dimanche dernier... alors que France 3 avait comme prévu ses quinze minutes d’antenne autour de 15h20. On a alors assisté à un (non) spectacle affligeant, de présentateurs contraints de parler d’une course, qui ne serait pas retransmise... Vous imaginez le cas d’un match de foot où vous assistez aux préparatifs, aux analyses et peu avant le coup d’envoi, tchao ! Ceux qui ne sont pas abonnés à Canal+ peuvent le tester avant les grands matchs, les préparatifs étant en clair. C’est extrêmement frustrant. Mais autant Canal+ exploite son job, étant une chaine payante avec des créneaux en clair pour appâter, autant le problème entre France-Galop et France-Télévision ne trouve aucune justification, sinon celle de l’incompétence totale de l’une des entités, voire des deux... D’après nos sources, il semble que France Galop ne se soit pas renseigné auprès de France-Télévision car la décision de ces derniers était prise vendredi, jour de mise en place du programme de la réunion dominicale. Alors que France 3 avait un créneau libre habituel autour de 15h15, France-Galop a placé le Jockey-Club, quinté du jour, à 16h20... Hallucinant. Bien sûr, aucun communiqué d’excuses, aucune sanction connue pour ce qui est pourtant une faute professionnelle qui dans n’importe quel autre milieu professionnel, aurait fait de grandes vagues... Aux courses, comme d’habitude, c’est silence radio. Toutes les bavures, toutes les fautes politiques, toutes les erreurs stratégiques sont possibles depuis des années, et rien ne change...

VINCENNES : “MENU” EXCEPTIONNEL...

16 juin 2012

 Le programme de ce samedi à Vincennes est incroyablement riche, tant par la qualité que par le nombre de courses, avec onze épreuves. Si ce genre de réunion allongée peut se justifier à l'occasion d'une journée de gala, comme c'est le cas, c'est aussi l'occasion de reparler des horaires à l'essai cette année avec les réunions principales à midi, une hérésie imaginée par des technocrates dont on aime à rappeler que Coluche disait d'eux "Si on leur confiait le Sahara, cinq ans plus tard ils devraient acheter du sable ailleurs...". En leur confiant l'organisation des courses avec une logique à court terme, basée uniquement sur la rentabilité immédiate, ils ont procédé à la mise à mort des courses en public, les tribunes étant désertes, quel que soit l'hippodrome, lors de ces réunions de Midi. Et qui dit tribunes désertes dit manque d'ambiance, de passion, d'intérêt, et surtout non renouvellement de la clientèle, un drame pour l'avenir. La situation étant un test cette année, espérons que les organisateurs du trot et du galop sauront se convaincre, et convaincre que c’est une folie et qu’il faut explorer d'autres pistes... C'est presque une question de vie ou de mort pour les courses, les vraies, à long terme. Rappelons que sans public, il peut néanmoins y avoir du jeu aussi avec des épreuves virtuelles, pouvant attirer un grand nombre de joueurs (c'est déjà le cas dans les casinos de nombreux pays). Que pour les organiser, il n'est point besoin de chevaux, donc point besoin d'éleveurs, d'entraîneurs, de jockeys... C'est une vue à long terme -dix ou vingt ans- mais c'est maintenant, dans les deux années qui viennent, que va se jouer l'avenir des courses.

Car le constat est implacable, notre sport favori est en perte de vitesse, confronté comme jamais à une multitude de loisirs concurrentiels et si les responsables et les socioprofessionnels  continuent de se voiler la face, il ne leur faudra pas venir pleurer comme ils l’avaient fait dans les années 80 en demandant le secours de l'Etat. Il y a en effet fort à parier que vu le contexte économique présent et à venir, le gouvernement, quel qu'il soit, n'aura pas les moyens de colmater les brèches. C'est donc maintenant et lors des saisons qui viennent, qu'il faudra prendre les bonnes orientations. À savoir, comme me l'a souvent dit un ami vendéen : "Voir le bon chemin avant que la charrue ne chavire...".

À midi, apéritif et mise en bouche. Mais si vous prenez le temps de déjeuner chez vous, ce qui est bien légitime, vous manquerez sûrement les deux premières courses. Sachant que la deuxième sera riche de belles notes, parmi les 4 ans, pour les futurs quintés l'hiver prochain, vous allez peut-être le regretter...

13 heures : Petits fours de qualité.

Si vous accomplissez toutefois l'exploit d'être là pour la troisième, afin de voir quelques-uns des meilleurs de cette même génération de 4 ans, vous allez assister à un premier beau moment sportif, avec notamment les très impressionnants UHLAN DU VAL, qui monte en puissance -comme beaucoup de produits du regretté Isléro de Bellouet-, et URIEL SPEED qu'il ne faut évidemment pas condamner sur sa faute du Critérium (malheureux). Sans oublier UNIVERS DU PAON, qui n'a pu disputer le classique de début mai, étant contrarié dans sa préparation, mais qui vient d'effectuer une rentrée victorieuse (le 22) et qui s'est montré d'une parfaite régularité depuis ses débuts. À l'image de ses compagnons d'entraînement, Philippe Daugeard étant sans aucun doute l'un des plus sérieux professionnels en activité. Par son talent, sa patience, et son amour des chevaux, ce qui hélas n'est pas si courant que l'on pourrait le croire... L'un de ces professionnels dont on est heureux quand il tombe de nouveau sur un bon cheval, et c'est le cas. Voilà donc une belle mise en bouche que ce Groupe III.

13h30. Un hors d'œuvre copieux. Avec les nouvelles manières d'entraîner, et les nombreuses sollicitations sur les jeunes trotteurs, certains d’entre-eux ne dureront pas... À 3 ans, les organismes ont parfois du mal à digérer les doses de travail. Et même le moral n'est parfois plus au rendez-vous, notamment au trot monté, spécialité de ce Groupe I. Ainsi, le lauréat 2011, qui s'annonçait comme un phénomène, Uppercut du Rib, a-t-il connu un grave ennui de santé  à une jambe et on ne sait s'il pourra revenir à la compétition. Le palmarès est également gravé de noms ayant brillé à ce niveau classique mais dont le physique ou le moral (voire les deux) n'a pas résisté... L'an passé, Un Trésor (2è) et Ulex Gédé (3è)... En 2010, les trois premiers étaient Talina Madrik, Torpilleur, Ti Punch River... Disparus en plus ou moins de temps. En 2009, un champion, Scipion du Goutier, l'avait emporté. Mais il a vu sa carrière interrompu deux fois pour problèmes de jambes. Les accessits étaient pour Shucca (disparu elle aussi) et Sancho du Galy, qui parvient à surnager à l'attelage car le monté, il n'en veut plus... En 2008, Rockeuse du Rib devançait Ramina des Brouets et Rêve de la Vallée. Là encore des carrières plus ou moins éphémères. Et l'on pourrait ainsi remonter le palmarès sur de nombreuses années, les vainqueurs précédents étant Quincy Boy, Philoténor, Oblat Pierji, Nobilis Jiel, My Lady Way... Tous ont rapidement disparu de la circulation. Ce riche (trop ?) hors d'œuvre sera-t-il lui aussi un tombeau cette année ? On ne l'espère pas. Avant le coup, VANISHING POINT, le meilleur depuis la fin de l'hiver, semble au-dessus et a tout pour durer, n'ayant couru que cinq fois sous la selle. Le bon VOLCANO VICI (son dauphin dans le Saint-Léger des trotteurs, un autre Groupe I disputé le 16 mai !) n'a lui courut que quatre fois au trot monté. Ils offrent des garanties. Notons que l'un des gros espoirs de la génération (attelé et monté) Vaillant Cash (3è à Caen) est déjà absent... Une note de méfiance à VIGOVE, en constants progrès à l'attelage et qui débute directement dans ce groupe I. Franck Leblanc n'est plus à un exploit près et VIGOVE est un fils de Gazouillis, remarquable étalon qui fut un grand cheval dans cette spécialité.

Quelle entrée, en espérant qu'elle ne soit pas une sortie pour certains d'entre eux.

14 heures. Une petite salade mixte.

Ce Prix de Grosbois aurait pu faire, en journée ordinaire, un plat principal, à savoir un Quinté de très bon niveau. Avec des bons éléments comme SNOB DE CORDAY, ROI VERT, ROCK BARBES, QUEUR DE L'ANTE (limites inconnus déferré) ou encore le très doué et remarquablement né POMEROL DE LAUMAC qui retrouve Jos Verbeeck. À savourer avec un plaisir non dissimulé.

14h30. Un premier plat principal... de charm(e). Ce Prix René Ballière (un peu le prix de France de l'été) a souvent été gagné par un grand champion. Au palmarès, on retrouve presque tous les plus grands noms du trot, comme Ourasi, Général du Pommeau, Jag de Bellouet et j'en passe. Depuis quelques années, même si Quaker Jet (absent cette année) fut un beau vainqueur l'an passé, le niveau semble en baisse. C'est peut-être dû à la richesse des courses européennes de très haut niveau ! Abondance... Nos champions ne peuvent à l'évidence être sur tous les fronts.

Dans le passé, il y eut aussi quelques victoires étonnantes, comme celles de Première Steed ou Exploit Caf (même entraînement Fabrice Souloy) en 2009 et 2008. Cette année, le niveau d'ensemble est assez moyen mais rehaussé par la présence de deux stars. La révélation des dernières semaines, TEXAS CHARM, dont certains observateurs ont découvert seulement récemment qu'il s'agissait d'un cheval d'exception... Il est vrai que nombre de présentateurs reconnaissent les cracks au nombre de victoires alignées ! C'est plus simple. La confrontation de ce très impressionnant trotteur, fou en début de carrière, et du crack incontesté MAIN WISE AS pourrait donc bien faire trembler les aiguilles du chronomètre si la météo est favorable. Record possible.

15h08. La présidence s'invite à table.

En guise de Quinté, les dirigeants du trot ont donc opté (faute de participation dans la précédente) pour ce classique Groupe I au trot monté. Une bonne chose, la spécialité étant devenue aussi belle et bientôt aussi populaire que l'attelage. Là encore deux chevaux d'exception au départ, UN GERGAUD et UTOKY qui ont tout pour eux... Les origines, la classe et la puissance notamment. Une dernière qualité difficile à gérer car leur physique de tardifs pourraient leur jouer des tours si on leur en demande de trop... trop jeunes. Mais comment ne pas courir quand on a de tels potentiels à l'écurie ? La solution  n'est pas simple... Si l'un d'eux sort vainqueur, il sera à coup sûr du niveau de grands lauréats du passé, comme Scipion du Goutier (encore...), Rombaldi, One du Rib, pour ne citer que les plus récents. Souhaitons simplement qu'il puisse durer...

15h40. Trou normand. On le sert quand le menu est trop riche et que l'on demande à respirer. Après deux grands classiques coup sur coup, c'est le moment... Mais si dans ce Groupe III, les 5 et 6 ans aux prises ne doivent pas avoir gagné 253.000 euros, il est certain que quelques-uns auront doublé, voire triplé leur gains lors des saisons à venir. Voire davantage. Entre les deux "Levesque" TAG WOOD et TORNADO BELLO (frère utérin d'Offshore Dream), il y a en effet du potentiel. Sans aucun doute des sujets capables de gravir peu à peu les échelons vers les sommets, leur entourage sachant que 5 ans, pour un bon trotteur tardif, c'est le tout début. Ce Prix de Grasse peut-être un beau tremplin vers un grand futur

16h10. Un dessert somptueux.

Dans ce prix Capucine, Groupe I rebaptisé Prix Albert Viel, la crème des 3 ans est là avec celle qui a tout gagné jusqu'à présent, VANIKA DU RUEL. Belle, bonne, et sérieuse. Elle a tout pris à la naissance. Mais elle devra se méfier de VALSE DARLING qu'elle vient de devancer mais qui est déferrée pour la première fois, et surtout de VOLCAN D'URZY, un fils de Password (étalon maison de Jean-Philippe Dubois qui fait un malheur). Après avoir été malade à l'entrée de l'hiver, ce “volcan” rattrape le temps perdu et a fait très forte impression lors de ses trois derniers succès...

Voilà donc le programme de ce samedi à Vincennes... Dès lors, si vous ne devez assister qu'à une seule réunion en vous privant de déjeuner dans l'année, ce sera bien celle-ci. Le paradoxe voulant que le menu y soit exceptionnellement riche. 

La Teste de Buch : mini-meeting

23 juin 2012

La Teste de Buch : mini-meeting de bonne volonté mais sans qualité

Ce samedi se termine un mini-meeting (trois jours) à La Teste de Buch et son Président, Jean-Marie Plassan s’est exprimé dans la presse pour s’en réjouir, on peut le comprendre. Il mettait notamment en évidence la réussite, sur les mêmes principes de base, des grandes semaines de Vichy, persuadé que ce genre d’organisation est gage de réussite. On peut comprendre son enthousiasme et pour ce faire, il semble, avec son équipe, avoir mis en œuvre beaucoup de moyens. Il évoque ainsi trois jours, consacrés aux galopeurs, durant lesquels rien n’aurait été oublié... Personnels des écuries logés et nourris dans des chalets à cinq minutes de l’hippodrome : super. Vu ce qu’on leur demande, ils le méritent amplement. Professionnels invités à des cocktails à Arcachon (casino) et au Pyla dans l’un des plus beaux sites du Bassin : de la distraction. Pourquoi pas ? Invitations à un tournoi de poker, puis de golf : c’est la fête. Mais le poker, bof pour l’image...

Bref, un Président plein de bonne volonté mais qui, comme bon nombre d’autres, oublie l’essentiel. Notamment la qualité des courses qu’il propose. Bien tristes dans l’ensemble, avec peu de partants et surtout des courses “Multi” (14 et plus) médiocres. Par exemple, hier, un réclamer de chevaux soit frappés de lenteur, soit handicapés, et un handicap “F” avec des conditions qui situent bien la catégorie : “Pour 3 ans n’ayant pas, cette année, été classés dans les trois premiers d’un handicap E”. Donc bien cantonnés à un faible niveau, ou débutants dans les handicaps. Ce qui se traduit, pour les joueurs, par une compétition sans références fiables, et donc une course loterie. Les joueurs... Vous savez, c’est cette catégorie d’humains qui daignent laisser régulièrement quelques euros au PMU et donc indirectement aux Sociétés de courses. Des femmes et des hommes sans qui aucune course n’existerait... mais qui ne sont pourtant jamais invités nulle part...

 

DES CHAMPIONS, DES VRAIS...

23 juin 2012

Comme la plupart du temps le week-end, les courses seront encore d’un bon niveau en France, avec notamment le Grand Prix de Saint-Cloud et un programme d’ouverture intéressant à Enghien. Mais c’est aussi la fin du meeting d’Ascot, plus royal que jamais. Nous y avons vu déjà cette semaine un phénomène, nommé FRANKEL. Un véritable monstre de puissance, tant par son modèle que par son efficacité. J’avoue qu’après avoir vu ces dernières saisons trois phénomènes de la trempe de ZARKAVA, SEA THE STARS, et l’américaine ZENYATTA (hélas seulement par écrans interposés pour cette dernière), j’étais persuadé qu’il serait difficile de retrouver plusieurs chevaux de cette trempe de manière si rapproché. Un ou une de temps à autre serait déjà un grand plaisir. Aussi, quand FRANKEL a gagné son premier Groupe I à la fin de son année de 2 ans, restant invaincu en quatre sorties, on s’est mis à espérer. Et à 3 ans, on a eu la confirmation qu’un nouveau phénomène était bel et bien là. Il est demeuré invaincu en gagnant les 2000 Guinées, les St James Palace Stakes, les Sussex Stakes (de 5 longueurs), et les Queen Elizabeth Stakes (de 4 longueurs), la plus prestigieuse épreuve sur le mile en Europe. Fin 2011, nous en étions à 9 sur 9... Cette année, une rentrée victorieuse dans un Groupe I à Newbury et le voilà arrivé, mardi dernier, avec un 10 sur 10 avant de disputer les “Queen Anne Stakes” bien évidemment en présence de la Reine.

Une nouvelle fois, FRANKEL a fait impression, devant un public enthousiaste. Semblant seul au monde sur cette distance de 1600 mètres... Vu sa puissance et son style, son entraîneur, le très sérieux et talentueux Henri Cecil, le pense capable d’aller au-delà, jusqu’à 2000 mètres. Cette nouvelle victoire fut comme les précédentes, sidérantes. Nous n’avons pas été les seuls impressionnés par ce cheval hors du commun : outre être invaincu avec sept Groupe I à son actif, il vient de se voir attribuer la cotation la plus haute jamais enregistrée par les observateurs britanniques. Une cotation qui le met  au-dessus de tous les champions déjà vus et même des plus anciens et plus glorieux, comme MILL REEF, RIBOT ou SECRETARIAT par exemple. Alors FRANKEL est-il seul au monde ? On est tenté de répondre par l’affirmative.

Et voilà que celle dont on avait entendu parler arrive en Europe, l’australienne BLACK CAVIAR, sprinteuse qui compte 21 victoires pour... 21 sorties, dont 11 groupe I (de 1000 à 1400 mètres). Ayant tout gagné dans l’autre hémisphère, elle vient maintenant, à 6 ans, défier les sprinters et disputera cet après-midi les “Diamond Jubilee Stakes”, Groupe I (1200 mètres), doté de 500.000 euros. Bien évidemment, elle sera la grande attraction du jour, d’autant que certains de ses chronos ont de quoi affoler. En Australie, on aurait enregistré des “partiels” de moins de dix secondes sur 200 mètres ! Alors profitons une nouvelle fois de la chaîne Equidia (et remercions là) qui permet au plus grand nombre de vivre ces événements hippiques internationaux, les vrais. Rendez-vous vers 16h45.

Alors, avec deux sprinters phénomènes au monde en même temps, et si BLACK CAVIAR fait impression cet après-midi, on se met à rêver d’une confrontation unique et exceptionnelle entre la belle et la bête. Mais il faudrait que les entourages jouent le jeu, car l’un d’eux, par définition, perdrait alors son invincibilité. Et puis BLACK CAVIAR n’a jamais dépassé 1400 mètres, alors que FRANKEL semble devoir aller au-delà de 1600 désormais. Dommage... Mais ne gâchons pas le présent avec de l’hypothétique avenir,  et profitons des images de BLACK CAVIAR comme nous avons profité de celles de FRANKEL. Cela nous donnera l’occasion de voir du vrai sport, et nous changera de certaines prestations de sportifs à crampons, qui confondent parfois décontraction et inconséquence. Aux courses, on les qualifierait de “veules”.

DISPARITION DE MAURICE DE FOLLEVILLE

30 juin 2012

Le temps passe, inexorablement. Il y a deux jours, nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès de Maurice de Folleville, survenu à son domicile à Saint-Côme-du Mont, dans la Manche, à l’âge de 73 ans. Maurice de Folleville était une “figure” du trot en France. Vice-Président de la Société mère depuis 1989, après être entré au Comité en 1983. Président  de  la  Société  des  Courses  de  Carentan depuis 1984, de celle des courses de Biarritz depuis 1998, il avait aussi été Président de l'Association des Eleveurs Normands. Dans son communiqué officiel, la Société le qualifie “de remarquable et infatigable ambassadeur du Trot”. Une synthèse juste, à laquelle nous ajouterons la jovialité, la bonne humeur, et le respect. Une notion assez peu pratiquée dans le milieu des sociétés de courses, les hommes à responsabilité ayant une forte tendance à se croire tout d’un coup des êtres supérieurs. Maurice de Folleville n’était pas de ceux-là. Malheureusement, une longue maladie contre laquelle il s’est battu durant de nombreuses années l’a peut-être empêché de prendre davantage de responsabilités, mais l’on ne refait pas l’histoire. Nous garderons de lui le souvenir d’un personnage attachant, n’ayant de cesse de vouloir que la partialité soit une ligne de conduite. Elle fut la sienne, et il a par conséquent toujours accepté le dialogue, même pour  entendre des avis divergents.

Le trot en France perd donc son meilleur ambassadeur, mais aussi son meilleur médiateur et surtout un homme, un vrai au sens humaniste. Un épicurien qui aimait donc la vie et qui nous disait, à chaque fois qu’on le croisait d’en faire de même. “Qu’en dehors de la vie, tout le reste était important, mais secondaire...”. Nous nous souviendrons de lui avec émotion et pensons à sa famille, à ses amis. À Pierre Vercruysse, accueilli par Maurice De Folleville quand il fit l’école de Graignes, à la fin des années 70, et pour qui il fut “un soutien de toujours, un exemple de générosité, un modèle de courage”. Et nous pensons bien sûr à son fils, Bertrand, qui a hérité de ces mêmes qualités humaines, de ce respect d’autrui. Nous leur souhaitons, ainsi qu’à toute sa famille et ses proches, beaucoup de courage.

SOUVENIR ÉMU

30 juin 2012

Ils ne se connaissaient pas mais avaient bien des points communs. Marc Thomson, disparu en pleine fleur de l’âge il y a quelques années, était un autre accroc des courses, du cheval et de l’élevage. Côté galopeurs en ce qui le concernait. Profondément humaniste lui aussi, il avait tout donné à ses passions. L’art qu’il soit musical, littéraire ou couché sur toile, mais aussi l’art équestre, à qui il vouait une admiration sans bornes. Les représentants de l’Association Nationale des Turfistes, présidée par Éric Hintermann, se souviennent également de lui, qui participa, hélas trop peu de temps, au début de cette aventure qui n’avait, et n’a qu’un seul but, améliorer le milieu des courses et la considération de ceux sans qui rien ne serait possible, les parieurs. Il savait que c’était une tâche difficile, tout autant nous disait-il que d'élever un bon cheval. Mais il y croyait et sa volonté n’avait d’égale que son désir de faire découvrir ses passions. Il était lui aussi de cette race, semble-t-il en voie de disparition, qui aimait partager. Nous nous souvenons de lui tout particulièrement à chaque fois que la bonne TARABEL (photo ci-contre) se produit à Auteuil. Cette généreuse jument, qui fut encore deuxième, mardi dernier à Auteuil, du Prix Dawn Run (Listed). TARABEL fait partie des bons 5 ans de l’obstacle et confirme désormais ses qualités face à ses aînés. Généreuse, cette élève de Marie-Laetitia Mortier est issue de CYBELLE, la dernière jument élevée et nommée par Marc Thomson. Qu’il aurait été heureux de savoir que son début d’élevage a duré et surtout porté ses fruits à un haut niveau à Auteuil.

 AOÛT 2012                                              

LE DUEL A ENFIN EU LIEU : READY CASH A SURCLASSÉ RAPIDE LEBEL...

18 août 2012

Le week-end dernier a eu lieu à Mons en Belgique, le premier affrontement entre RAPIDE LEBEL et READY CASH. Tout d’abord, même si les belges font des efforts considérables  pour relancer l’intérêt des courses avec l’aide des organisateurs français, on peut regretter qu’un tel réel événement n’ait pas eu lieu en France. On se demande à quoi bon avoir les meilleurs trotteurs du monde si ce n’est pas pour les voir s’affronter en France en priorité. Cette parenthèse refermée, nous n’avons pas boudé notre plaisir  même si le troisième larron annoncé, COMMANDER CROWE a déclaré forfait. Dès le départ, READY CASH est parti vite et comme l’avait sûrement prévu Franck Nivard, son driver, RAPIDE LEBEL est venu prendre la tête et lui a offert un dos de choix... Éric Raffin, driver de ce dernier, pouvait-il faire autrement ? Pour un premier duel, pas évident, d’autant que RAPIDE LEBEL a construit sa légende sur sa capacité à écœurer ses adversaires au train. Qui m’aime me suive, à une allure de folie, est sa marque de fabrique, et un peu celle aussi de son driver, qui aime aller de l’avant. Mais c’est peut-être l'accumulation de ces courses dures qui font que RAPIDE LEBEL n’a probablement plus le même moral qu’il y a quelques mois. Désormais, il fait moins de train, et il penche régulièrement à droite pour finir... Franck Nivard et READY CASH en ont profité, restant à la corde à l’entrée de la ligne droite pour accélérer droit devant alors que son rival partait une nouvelle fois à tribord. Même si le duel n’a pas eu la saveur qu’il aurait eu en 2011, la course fut belle et elle est l’occasion de faire deux constats : RAPIDE LEBEL, toujours devant et méchant, et “def des 4” n’a plus le même mordant. Quant à READY CASH, toujours couru en embuscade afin de préserver son moral, et longtemps ferré avant les grandes occasions, est lui meilleur que jamais. Voilà pourquoi le second nommé, représentant la classe à l’état pur, a largement dominé la situation pour cette première manche. Nul ne sait s’il y en aura une deuxième...

UNIVERS DE PAN, la récompense LÉGITIME de Philippe Daugeard...

18 août 2012

Depuis plus de deux décennies, il fait partie des entraîneurs les plus abordables et les plus sympathiques. C’est aussi un homme qui a la réputation, nullement usurpée contrairement à certains, de beaucoup aimer et respecter ses chevaux. Depuis plus de vingt ans, il occupe la scène discrètement mais efficacement avec des chevaux exploités le mieux possible. Avec un but : tenter de leur faire prendre le maximum de gains en fonction de leur potentiel, tout en ne leur infligeant jamais de correction, ni de courses dures. Et ce malgré des moyens parfois limités. Philippe Daugeard, c’est de lui qu’il s’agit, à commencer à se faire une belle réputation avec des chevaux acquis à de petits prix, et parfois “à réclamer”. Il a notamment marqué les esprits avec GATSBY, un trotteur qui après avoir été acheté en course, a fait une seconde partie de carrière de toute beauté, jusqu’à sa limite d’âge. Un trotteur qui passait pour un caractériel, difficile à utiliser, et qui chez Philippe Daugeard, fut d’une constance sans égale. Certains se souviennent aussi de l’émotion de l’entraîneur quand GATSBY a disputé sa dernière course en France ; c’était en direct à l’écran et nombreux ont alors appris à connaître le vrai Philippe Daugeard. Depuis, il n’a cessé de faire son chemin, à tel point que placer des chevaux chez lui n’est pas simple. Il est d’abord fidèle à ses clients habituels pour les jeunes trotteurs, ce qui explique sûrement pourquoi sa perle, UNIVERS DE PAN, est sous les couleurs d’Olivier Horvath, casaque portée depuis longtemps par l’entraîneur normand. Olivier Horvath et Philippe Daugeard  partagent la propriété de ce fils de Kenya du Pont qui avait débuté il y juste deux ans, le 12 août 2010 à Carentan. Quatre tentatives durant l’été, pour former son élève, lui apprendre à courir et surtout préserver son moral afin qu’il ait envie de combattre, l’essentiel de nos jours. Une méthode employée à l'extrême parfois par le staff “Jean-Philippe Dubois” mais qui demeure l’une des seules manières d’avoir des chevaux de courses d’âge, et non pas des étoiles filantes. C’est un élément à ne jamais perdre de vue, surtout à la vitesse où vont désormais les courses, et où les efforts demandés sont énormes (référence à TEXAS CHARM notamment...). Toujours est-il qu’UNIVERS DU PAN a débuté par quatre cinquièmes places avant d’ouvrir son palmarès ! L’apprentissage est une étape capitale pour l’avenir ; c’est vrai dans tous les domaines, ne l’oublions pas. Ensuite, UNIVERS DU PAN a enchaîné les bons résultats, tout en venant se tester à Vincennes (2è puis 4è) durant sa première année, en dix tentatives au total. En 2011, il se produira neuf fois, sans jamais gagner mais sans jamais décevoir. Il venait finir, préservant son moral, son envie. Deux notions qui cette année, celle de 4 ans pour les “U”, commencent déjà à manquer à certains. Sûr qu’un TIMOKO n’aurait pas eu les mêmes résultats chez Philippe Daugeard, tout du moins au début. Mais ensuite, cela aurait été une toute autre histoire...

Quand on voit ce que produit l’équation “entraîneur-driver sage et moral du cheval préservé” on imagine de grandes choses pour UNIVERS DE PAN, encore lauréat (quatre succès et quatre places en huit sorties cette année !) jeudi d’un Groupe III. Pour l’anecdote, ce Prix de Genève était le quinté du jour, rebaptisé Prix de la journée des Turfistes... Cela ne pouvait pas mieux tomber que dans l’escarcelle de Philippe Daugeard. Il a toujours respecté la presse et les turfistes, tout comme ses chevaux, ce qui n’est pas forcément toujours évident. Mais il réussit ce pari depuis plus de vingt ans. Et désormais, il peut rêver avec son UNIVERS DE PAN, de plus en plus impressionnant. Prochaine course le 30 à Vincennes (où il pourrait être confronté au lauréat de Critérium UNIQUE QUICK), avant de disputer les éliminatoires du Grand Prix de l’Union Européenne du Trot, l’une des épreuves phares de la génération des 4 ans. Et quelque chose nous dit qu’il aura de très nombreux et légitimes supporters...