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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

QUELQUES NOTES D’ESPOIR... ET DES COMPTES À RENDRE!

19/12/2015

Depuis plusieurs mois, les passionnés que nous sommes tentons de faire entendre raison sur l’avenir... ou la mort partielle programmée des courses hippiques. Nous avions notamment alerté, il y a deux ans, avec le soutien de l’Association Nationale des Turfistes, Stéphane Le Foll de la dérive programmée des finances des institutions hippiques, notamment via le dossier “Gény-Infos” pour le moins douteux dès l’origine : le GIE (composé on le rappelle du Galop, du Trot, et du PMU) avait acquis cette société extrêmement déficitaire dans des conditions peu transparentes. Le ministre avait alors été surpris... Promettant qu’il allait regarder ce dossier d’un peu plus près.

Quelque temps après, alors que les Présidents des sociétés de courses avaient demander un rendez-vous en urgence au responsable du budget, Christian Eckert, pour aller faire part de difficultés financières (il fallait oser...), nous avions alors fait suivre un dossier à son cabinet, faisant état de l’évolution de la situation de Gény Infos, avec des décisions qui entraînaient des pertes abyssales (on aurait largement dépassé les 20 millions d’euros de déficit !). Tout cela avec l’argent des prélèvements, rappelons-le, puisque le GIE ne fonctionne QUE sur taxation des mises des parieurs, sans aucun investissement privé. Ceux qui, parmi les dirigeants, considèrent qu’ils peuvent donc gérer le GIE comme n’importe quelle société économique, ont tort sur la forme. Ils ne peuvent disposer de cet argent comme bon leur semble (ce n’est pas le leur !) sans rendre des comptes un jour ou l’autre, étant sous tutelle de l’État. L’affaire “Gény” en était un parfait exemple, qui a sensibilisé puisque l’ordre a été donné de se séparer de la “patate chaude”... Reste à savoir dans quelles conditions et quel est le bilan final de toute cette affaire (des millions d’euros perdues pour la filière hippique) dont l’origine remonte au milieu des années 2000, avec comme chef d’orchestre le Président du PMU d’alors, Bertrand Bélinguier, qui a ensuite eu la direction de France-Galop avec la réussite que l’on sait... avant de retirer en toute tranquillité en cette fin 2015, laissant la maison France-Galop en particulier, et les courses en général, dans un état déplorable. N’oublions pas qu’il fut également le plus farouche destructeur (épaulé par le Président du trot) du rapport Augereau qui, pourtant, proposait de bonnes réformes et faisait une analyse lucide de la situation.

A l’heure du bilan de cette fin 2015, force est de constater que tout va mal. S’il n’y avait pas des chevaux formidables (comme BOLD EAGLE qui sera dimanche grand favori du Critérium Continental) qui entretiennent notre passion ; s’il n’y avait pas des professionnels pour la plupart si dévoués à leur métier qu’ils en oublient comment sont gérées les maisons mères, il y a belle lurette que cette filière aurait capoté... La question est de savoir combien de temps cela va-t-il tenir ? Les lanceurs d’alerte que nous sommes annoncent la couleur depuis 2011... Chaque année qui passe rend la situation plus critique et la potentielle remise à niveau plus difficile. Par manque de temps (ou/et) de courage, les politiques, quels qu’ils soient, n’osent pas se montrer didactiques, probablement en raison des recettes fiscales importantes. Mais dans ce domaine comme d’en d’autres, la politique de l’autruche est stérile et les recettes en pâtissent. Outre l’A.N.T, le MDP et quelques journalistes -on les compte sur les doigts d’une main-, certains socio-professionnels ont également commencé à prendre conscience de la dangerosité de la situation... Notamment côté galop où des associations se sont faites entendre. Autre espoir, dans les instances où il y a de nouveaux personnages influents dans les organigrammes, tel Joël Séché au trot ou Daniel Augereau au galop... Des têtes bien remplies, comme celle aussi de notre ex-confrère Maurice Dahdi, qui va tenter de faire comprendre au PMU qu’il est sur la mauvaise route, celle du court terme qui condamne l’avenir... Souhaitons qu’il ne soit pas trop tard.