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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

DE GRANDES INTERROGATIONS AUTOUR DES COURSES ET PRISES DE PARIS À L’ÉTRANGER...

08/01/2016

LES ORGANISATEURS ET LA FILIÈRE DOIVENT LA TRANSPARENCE

J’avoue ne jamais m'être véritablement penché sur certaines réunions proposées par le PMU à l’étranger, à partir du moment où elles n’offrent aucun intérêt sportif de bon niveau, comme c’est le cas la plupart du temps avec des courses de chevaux inconnus, sans références ni performances, souvent dans un autre hémisphère avec des données techniques floues ou inexistantes. D’ailleurs, je me demande comment des soi-disant journalistes hippiques peuvent couvrir de tels programmes, en faisant mine de penser que ces compétitions sont intéressantes alors qu’elles ne sont là que pour faire du chiffre (si peu que le dégoût engendré par les résultats est plus négatif que les quelques enjeux qui en résultent...) et dont le bilan à long terme est catastrophique. 

Mais le hasard de la programmation m’a fait assister à la retransmission  d’une course issue de ce genre de réunions “loterie”, c’était jeudi peu avant midi, pour une réunion 2 à Vaal, en Afrique du Sud. Cinq minutes qui m’ont fait prendre conscience du côté pitoyable de ces retransmissions et surtout des effets négatifs qu’ils pouvaient engendrer sur la confiance des parieurs qui se délite un peu plus chaque jour... Avant la course, j’ai tout d’abord entendu des présentateurs “meubler” ne sachant pas quoi dire et allant jusqu’à oser : “Je viens de voir quelque chose d’extraordinaire, on vient de donner de l’eau à un cheval, juste derrière les stalles de départ, dans un gobelet... Il faudrait lui mettre une paille !” Je n’invente rien ! Mais c’est dérisoire en rapport de ce qui va suivre. Dans cette course, outre le fait qu’un cheval de remplacement vient palier à la défection d’un non partant de dernière minute (vous imaginez en France, un non partant remplacé à trente minutes du départ par un cheval en liste d’attente ???), la suite relève de l’hallucinant, permis par un système qui n’offre aucune garantie sur la transparence. Il est temps que cela cesse... Jugez plutôt :


DÉLIT POUR INITIÉS ?

À quatre minutes du départ, le N° 12, (Polyfonic) est à 10/1 au PMU et le présentateur n’évoque pas sa candidature jusqu’à une minute du départ... Là, il apprend aux téléspectateurs ou joueurs que ce cheval inédit est à 2/1 chez les bookmakers en Afrique du Sud, une information capitale si l’on veut encore considérer les courses de chevaux comme autre chose que du loto... On entend même sur l’antenne, alors que le bandeau indique que le départ est imminent : “ Si les Africains du Sud sont en masses communes avec nous, ils doivent s’en donner à cœur joie...”. Outre le conditionnel (donc le joueur français ne sait pas quelle est l’étendue des masses d’une telle course...), effectivement, on comprend l’étonnement du présentateur. Si les bookmakers n’offrent que 2/1 pour un débutant, c’est qu’ils savent l’estime porté à cet inédit, information capitale que les parieurs français n’ont donc pas... si ce n’est à une minute du départ. Évidemment, les quelques privilégiés qui ont la chance d’être à l’écoute durant ces soixante dernières secondes avant le départ jouent ce N°12, et sa cote tombe à 6/1 pendant que les concurrents entrent dans les stalles de départ de cette course de plat sur 1200 mètres. Dès le début, l’inédit prend la tête et survole la course, l’emportant de plusieurs longueurs sans aucune émotion...

À l’arrivée, le rapport gagnant n’est plus que de... 3,60 (réseau PMU en ville). Ne parlons pas d’internet où la cote est passée de 30/1 à 3/1... pour des enjeux de 2759 euros au total ! Le début de la fin.

Concernant le réseau en ville, difficile de savoir car sur le site du PMU, les enjeux font état de 800 euros pour le simple “gagnant” et 28.276 euros pour le simple placé. Un curieux déséquilibre, sans explication, que l’on retrouve dans toutes les courses de Vaal avec, par exemple, une 4è et dernière course ce jour-là qui aurait généré 585 euros d’enjeux à la gagne et... 45.399 à la place ! Visiblement, il y a des zones d’ombre sur l’origine de ces enjeux. Mais surtout on ne nous dit pas tout sur les chevaux qui y participent et cela est très grave.


SEULE RÉPONSE DES PARIEURS : ILS TOURNENT LE DOS

Voilà une nouvelle illustration des dégâts que font  ce genre de prises de paris en France et des effets terribles  que peuvent avoir, sur la population turfiste, de telles constatations. Maintenant, un tel exemple susceptible d’avoir profité à quelques “chanceux” (pouvoir jouer dans la dernière minute avant le départ), voire à quelques initiés, cela implique que l’on réponde officiellement à quelques questions :

Quels sont les garants de l’égalité d’information des parieurs ?

Qui sont les garants de la régularité de ces courses sur lesquelles nous ne savons même pas si c’est en masse commune ou non.

Confrontés à de telles pratiques et de telles interrogations sur les masses (si l’on peut employer ce terme...)  les parieurs sont en droit de se demander que font les instances, entre autres l’ARJEL, face à de telles questions aujourd’hui sans réponse.