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Points de vue sur le monde des courses hippiques :
un regard sans concession
Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.
Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.
Articles rédigés par Patrick LANABÈRE
(copies sous réserve d'autorisation)
(0,80 € la minute)
24/04/2014
Lors d’un précédent édito, un retour en arrière de la politique publicitaire des courses de ces dernières années m’avait permis de regretter que l’on avait trop souvent fait tourner la communication soit autour d’images peu reluisantes (acteurs gangsters comme André Pousse) ou de passionné de chevaux... qui décriaient les courses à chaque occasion (Guy Marchand). Voire autour de la promotion du hasard, comme la dernière campagne avec le spot sur l’attentat Kennedy, non seulement de très mauvais goût mais surtout peu porteur de ce que les courses peuvent offrir. D’ailleurs, savez-vous quel est le point commun des toutes ces générations de spots publicitaires ? Les “pubs” PMU n’ont jamais utilisé l’image de la compétition hippique en tant que telle, alors que c’est le fondement même de l’activité... Il aurait pourtant été facile de faire partager la beauté des courses en mettant en scène les chevaux et les hommes qui en ont fait la légende.
Le roi OURASI et Jean-René Gougeon. Pierre Allaire et son miraculé GRANDPRÉ (un cheval condamné par les vétérinaires puis vainqueur du Prix d’Amérique). Les chevauchées fantastiques de KATKO, le géant sauteur de Bernard Sécly. Les fantastiques défis des japonais pour tenter de gagner l’Arc avec les surpuissants EL CONDOR PASA ou ORFEVRE. Sans oublier les extra-terrestre SEA THE STARS, ZARKAVA -qui ont fait un bébé ensemble- ou GOLDIKOVA, dont un spot avec Alain de Royer-Dupré ou Freddy Head aurait pu permettre de montrer à la France entière que les entraîneurs étaient des personnages de classe, sachant parler avec respect de leurs animaux. Plus près de nous, la longue et fantastique carrière de READY CASH, avec tout ce qui allait autour comme l’incroyable décision de son entraîneur et copropriétaire Philippe Allaire -et son profil d’acteur- de le mettre dans une autre écurie, aurait pu être l’objet là encore de spots publicitaires porteurs. Les histoires d’hommes et de chevaux aux profils hors du commun ne manquent pas. Celle de héros revenus au premier plan après des mauvais coups du destin, à l’image de Jean-Michel Bazire (5000 victoires) entre autres. Côté chevaux, l’histoire de CIRRUS DES AIGLES, avec son copropriétaire Xavier Niel (PDG de Free) et son ange gardien Corine Barande Barbe, pouvait montrer que le relationnel merveilleux d’une femme passionnée et passionnante et d’un cheval héroïque par son talent et sa longévité. Et puis il y a TRÊVE, qui a réussi l’exploit, facilement utilisable médiatiquement, pour un spot en direction du commun des mortels, de demeurer invaincue en remportant le Prix de Diane et l’Arc de Triomphe à 3 ans. Avec un Émir du Qatar qui a tout fait pour avoir l’honneur d’en acquérir la moitié et la voir sous sa casaque. Du people, de la passion, du sport. Tout y est. Je pose donc la question à ceux qui font semblant de chercher des solutions mais qui sont en fait plomber par leur manque d’imagination ou leur peur de s’ouvrir : qu’attendez-vous pour promouvoir les courses avec ce qu’elles ont de plus beau, leurs chevaux et leurs professionnels ? Alors mardi, j’avais encore l’espoir... Celui qu’un service de communication, au galop ou au PMU, mette en place une campagne d’envergure, afin d’attirer les grandes chaînes publiques sur un incroyable événement puisque deux des légendes récentes des courses sont en activité... et se rencontrent ce dimanche dans le Prix Ganay. C’était plus qu’un espoir. C’était une évidence. Des organisateurs et promoteurs de courses dignes de ce nom ne pouvaient pas ne pas profiter d’une telle confrontation, annoncée depuis plus de dix jours. Peut-être sous forme de spot publicitaire PMU, montrant enfin que le jeu (qui va gagner ce match ?) et le sport hippique pouvaient être des événements médiatiques et sportifs. Coûteux ? Après tout, cela serait pour une fois un investissement porteur à côté de certaines dépenses sans guère de retombées... On pouvait aussi imaginer des services de communication adressant une belle présentation de ce match -bien mis en scène- aux services infos des grandes chaînes ! Imaginez un reportage d’une minute ou deux au 20H de TF1 ou de France 2... Sans oublier les chaînes d’info continue qui sont sûrement en attente de sujets “originaux”, elles qui parlent en boucle des mêmes “événements” sportifs (ce week-end, le PSG sera-t-il champion de France... alors qu’il est assuré de l’être !). Je n’imaginais pas que rien ne puisse être tenté, à une époque où les cerveaux se creusent pour redonner un peu de lumière aux courses hippiques. Il semble que j’avais tort, à moins d’une agréable surprise de dernière minute... Bien sûr, il y aura du battage sur Équidia. Un peu sur L’Équipe 21. Mais avec leur faible audience de turfistes déjà convaincus, rien de neuf à l’horizon. Reste France3, dimanche... si le direct n’est pas repoussé comme trop souvent. Quoi qu’il en soit, ces créneaux s’adressant aux parieurs déjà intéressés et ne sont pas les plus porteurs, les chiffres sont pour cela incontestables. Parmi les multiples raisons de la chute des enjeux, il y a la couverture grand public des courses qui s’est inexorablement étiolée ces dernières années, étant peu à peu dégradées, passant d’un potentiel de millions de téléspectateurs à quelques milliers... Une dégradation contre laquelle nos différents dirigeants n’ont pas lutté, mais qu’ils ont même accompagné... Une faute grave, qui nous marginalise chaque jour un peu plus. Et ce qui va se passer dimanche à Longchamp sera encore probablement une belle occasion manquée de remettre un peu de baume au cœur à ceux qui y croient encore... Nous en sommes. Car celui qui dénonce le problème n’étant pas la cause du problème, comme tentent de le laisser croire les grands décideurs.