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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

AVOIR LE COURAGE DE RÉFORMER... OU DEVENIR “HAS BEEN” ?

15/02/2013

Dernier volet consacré au très intéressant rapport "Augereau", évoqué lors de nos numéros précédents. Un rapport qui montre combien cette observation objective était porteuse d'espoir pour ceux qui aiment les courses et "voient le bon chemin avant que la charrue ne chavire" -vieux proverbe vendéen que nombre de nos dirigeants devraient méditer-. Autrement dit, gouverner c'est prévoir, et prévenir c'est guérir. Les derniers extraits ici publiés sont issus d'un papier de l'auteur de ce rapport, Daniel Augereau, paru dans les colonnes du Figaro récemment. Souhaitons qu'il fasse réagir quelques décideurs, pourquoi pas aux ministères de tutelles qui ont seuls le pouvoir, désormais, de mettre un peu d'ordre dans une maison à la dérive...

Dernier volet consacré au très intéressant rapport "Augereau", évoqué lors de nos numéros précédents. Un rapport qui montre combien cette observation objective était porteuse d'espoir pour ceux qui aiment les courses et "voient le bon chemin avant que la charrue ne chavire" -vieux proverbe vendéen que nombre de nos dirigeants devraient méditer-. Autrement dit, gouverner c'est prévoir, et prévenir c'est guérir. Les derniers extraits ici publiés sont issus d'un papier de l'auteur de ce rapport, Daniel Augereau, paru dans les colonnes du Figaro récemment. Souhaitons qu'il fasse réagir quelques décideurs, pourquoi pas aux ministères de tutelles qui ont seuls le pouvoir, désormais, de mettre un peu d'ordre dans une maison à la dérive...

"Les dirigeants actuels des sociétés de courses restent ancrés dans un passéisme inquiétant. Cette année, les turfistes qui auront, principalement dans l'hexagone, joué plus de dix milliards d'euros sur les courses en 2012, seront plus que jamais sollicités avec le départ d'une course tous les quarts d'heure... Chevaux, entraîneurs, jockeys doivent désormais courir d'un hippodrome à l'autre, pour vivre ou survivre. Certains en viennent à dire qu'aujourd'hui, leur métier, c'est le bagne.

Sur la plus grande scène hippique d'Europe (245 hippodromes en France) le prestigieux théâtre de la compétition hippique rompt avec ses magnificences et le lyrisme du passé, pour vivre désormais une dramaturgie des illusions perdues dont les actes les plus tristes restent encore à écrire.

Ainsi, avec le concours des ministères de l'Agriculture et du Budget, nous avons auditionné tous les acteurs de la filière et ainsi révélé l'urgente nécessité de définir un véritable modèle économique pour l'avenir des courses. Nous avons proposé des réformes. Seulement qui dit réforme dit changement. Dans ce monde pétri de tradition, toute remise en cause du système est ignorée car l'institution formatée par un conservatisme séculaire d'une autre époque demeure allergique à toute réforme et refuse de comprendre que la paille des chapeaux de Chantilly n'est pas celle des écuries. C'est pourquoi mon rapport a été farouchement rejeté par MM. de Bellaigue et Bélinguier, présidents des filières trot et galop qui en ont interdit la diffusion de peur qu'il ne soit rendu public.

Je proposais la constitution d'un comité stratégique dont le calendrier prévoyait sans délai la mise en œuvre des réformes indispensables à la survie de l'institution. François Fillon avait souhaité que j'anime ce comité, ce qui fut refusé par les présidents qui ont désigné un membre de leur propre organisation pour ce poste. Certes, il est vrai de dire que le modèle français paraissait jusqu'ici exemplaire et qu'il est une manne pour les caisses de l'Etat avec plus d'un milliard d'euros de recettes fiscales. Mais pour combien de temps si on ne met pas en place les moyens de préserver ces acquis et si se perpétue l'exercice d'un pouvoir régalien sans imagination ni stratégie commune aux deux sociétés ?

Reste aujourd'hui l'arbitrage de l'État qui pourrait mettre un terme au blocage institutionnel des courses. Les analystes de Bercy, en quête de rentrées fiscales, n'ont sans doute plus les yeux de Chimène pour ces contribuables volontaires que sont les parieurs. Hausse de TVA, réduction de taxe affectée, apparaissent comme les signes avant-coureurs  d'une remise en cause fondamentale de l'organisation des courses malgré les résistances de la gouvernance actuelle de l'institution. N'ayant plus aujourd'hui l'audience politique suffisante pour s'y opposer, l'institution va devoir se soumettre à la volonté de la tutelle étatique qui pourrait s'interroger sur l'avenir du modèle français.".

Daniel Augereau terminait son analyse par un proverbe, "Il est plus facile de vivre cent ans comme un mouton qu'un jour comme un lion".

Nous vous laisserons méditer sur tout cela, en espérant que la nouvelle donne politique relance l'idée majeure du rapport Augereau de janvier 2012 : à savoir qu'une réforme est nécessaire et passe, comme cela avait d'ailleurs été évoqué dans le rapport (ce qui a peut-être fait très peur...) par des audits financiers sur la situation actuelle qui, de tous les avis objectifs, ne peut plus durer.