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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

SAUVER LES COURSES ? PEUT-ÊTRE DÉJÀ TROP TARD...

07/11/2013

On le voit depuis quelques semaines, ce que nous annonçons depuis plusieurs mois, et qui n’est que le fruit de l’analyse objective de la réalité, est en passe de faire entrer les courses hippiques dans une période crise sans précédent, les enjeux étant catastrophiques depuis cet été. Nous l’avons déjà expliqué à maintes reprises, mais les enjeux florissants, à partir du début des années 2000, et jusqu’à 2009, ont été dus essentiellement au remarquable travail réalisé sur la technique et l’informatique par les équipes du PMU.

Faut-il encore rappeler l’effet “booster” considérable dû aux améliorations nombreuses pour le confort des joueurs qui, à la fin des années 90, voyaient les prises de paris se terminer, pour toutes les réunions, à 13h30 dans les PMU ; ne pouvaient pas toucher leurs gains ailleurs que dans le point course où ils avaient effectué leur jeu (si l’on touchait dans un PMU à Deauville le dimanche, il fallait retourner à Deauville sous quinze jours pour toucher...) ; devaient attendre 30 minutes sur les hippodromes avant de toucher d’une course à l’autre ; disposaient de 4.000 points d’enregistrements en France contre 11.800 aujourd’hui (quelle enseigne n’aurait pas considérablement augmenter son chiffre d’affaires avec trois fois plus de magasins?). Ce sont donc ces éléments techniques d’amélioration qui ont dopé les enjeux durant une dizaine d’années et non, comme ont voulu le faire croire les instigateurs de l’inflation démesurée de paris (en tout premier lieu Bertrand Bélinguier quand il était président du PMU), le plus grand nombre de jeux et de courses proposés aux turfistes. Au contraire, cette politique a contribué à faire perdre leur âme sportive aux courses. Comme l’a très bien relevé mon confrère Jean-François Pré cette semaine dans un remarquable “Point de vue” publié par Paris-Turf : “Vous avez voulu cette évolution, assumez-là ! Les courses sont un sport pour ceux qui élèvent des chevaux, pour ceux qui les achètent, ceux qui les entraînent, ceux qui les montent, ceux qui font l’effort de se déplacer pour les voir courir... Pour les autres, c’est une loterie aux connotations sulfureuses...”. En voulant concurrencer sans discernement la Française Des Jeux sur son terrain, celui du hasard, les courses ont en effet vendu leur âme au diable. Et l’État, dans l’affaire, n’est pas neutre. En laissant faire cette politique rémunératrice à court terme, mais catastrophique à plus long terme, les conseillers des différents ministres de tutelles, notamment un certain Patrick Falcone à l’Agriculture, ont été complices de ces choix stratégiques catastrophiques. Ils ont laissé les principaux dirigeants des courses en France, Bertrand Bélinguier en tête, prendre des décisions plus néfastes les unes que les autres. Décisions qui ont conduit à la baisse des enjeux, au désintérêt du grand public et des médias, à la désertification des hippodromes. Ils ont aussi écarté d ‘un revers de main et d’un coup de piston élyséen, le travail d’audit remarquable de Daniel Augereau...  Les hommes politiques, qui se sont laissés aller à la facilité en fermant les yeux doivent maintenant reprendre les rênes avant qu’il ne soit trop tard... S’il n’est pas déjà trop tard !