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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

LA FILIÈRE EN DANGER ? APRÈS AVOIR ACCUMULÉ LES FAUTES GRAVES, LES DIRIGEANTS VONT ALLER PLEURER...

22/07/2013

Les temps vont être assez compliqués pour les activités hippiques, en raison de multiples facteurs. Contrairement à l'excuse "bateau" évoquée par les dirigeants, la crise n'est pas la première cause. En effet, par temps difficiles, et depuis que les jeux existent, ont sait que c'est l'un des secteurs qui résiste le mieux, pour une raison simple : plus les perspectives sont négatives, plus la population cherche à se sortir des difficultés en misant un peu, dans l'espoir de changer le quotidien. D'ailleurs, la FDJ a battu tous ses records en 2012. Alors pourquoi pas le PMU ? Tout simplement en raison des erreurs stratégiques qui ont été commises et que nous avons été les seuls à mettre en lumière. Plutôt que de réfléchir, en concertation avec toutes les branches, y compris la presse qui connaît le milieu et la clientèle depuis deux ou trois décennies, les dirigeants ont cru les sirènes qui leur disaient qu'en augmentant l'offre, les enjeux suivraient dans des proportions suffisantes pour maintenir une croissance nécessaire à la bonne activité des sociétés de courses, qui assurent le spectacle toute l'année. Non seulement c'était faux,

les raisons de la croissance des années 2000 à 2010 étant ailleurs, on l'a déjà expliqué, mais nous sommes maintenant parvenu à saturation de ces améliorations mécaniques telles que l’augmentation du nombre de courses, de jeux, de points de vente. Nous arrivons par conséquent à ce que l'on craignait il y a quelques années, le fatidique moment où l'on aura, en raison de certaines décisions de non sens, fait fuire les vrais passionnés de courses, lesquels ne seront jamais remplacés totalement par la clientèle volatile des jeux de hasards, qui par définition va et vient, avec, de plus, un concurrent de taille dans ce registre, la Française des Jeux. Des erreurs stratégiques dramatiques en terme de finances, mais aussi d’image et de renouvellement de turfistes. 

De plus, l'ouverture des paris hippiques en 2010 a changé la donne. Bien que très protégé (les différents preneurs de paris indépendants ne peuvent par exemple pas créer de nouveaux jeux, ni même choisir les courses qu'ils proposent sur leur site !), le PMU va devoir répondre à des situations de monopole qui ne pourront durer. Notamment sur le réseau en dur, qui représente la grande majorité de son activité. À la suite d'une saisine d’un preneur de paris en ligne, il y a quelques mois, il y a de fortes probabilités que les enjeux PMU doivent être dissociés, entre le site Internet et le réseau physique. Une opération qui rendrait les gains un peu moins intéressants encore, en divisant les masses, effet qui a déjà fait des ravages par la multiplication des courses et des jeux proposés. L'Autorité de la concurrence étudie donc le rééquilibrage entre le PMU et les autres preneurs de paris, une distorsion de concurrence ayant été mise en avant.  L’Autorité a donc mené une évaluation préliminaire de concurrence sur ce dossier avec un sujet majeur concernant le PMU : la masse commune des enjeux enregistrés dans le réseau en dur et sur Internet, alors que les concurrents n'ont que le réseau internet.

D'après quelques éléments d'information, le PMU pourrait donc être amené à séparer sa masse d’enjeux enregistrés sur son site "Pmu.fr"  de celle collectée par l’intermédiaire de son réseau de points de vente, toujours monopolistique et qui représente autour de 80% des enjeux totaux. Le gros danger pour le PMU, explicité d'ailleurs dans la plainte de ses concurrents du secteur privé, c'est une baisse des rapports qui d'après la concurrence sont d'autant plus élevés, actuellement, qu'il profitent de cette masse commune avec le réseau en dur. Et que, mathématiquement, plus la masse d'enjeux est élevée, plus les rapports sont alléchants... CQFD. 

Toutefois, mettant en avant les contraintes techniques, le GIE-PMU  aurait demandé  quelques mois  (voire une ou deux années) pour rendre effective la séparation de ses masses entre le territoire et le net. Avec une concession pour faire patienter les demandeurs : l'ouverture de sa masse totale aux opérateurs tiers pour les paris de type Quinté+, produit hippique phare (20% de l'activité) bien que toutefois en perte de vitesse. La balle est donc dans le camp de l’Autorité de la Concurrence qui pourrait rendre un premier avis cet été. 

Quoi qu'il en soit, il est certain que la donne changera à plus ou moins long terme et c'est une nouvelle étape difficile pour le PMU et sa situation de monopole qui lui permettait jusqu'à présent de faire illusion. Plus pour très longtemps...De toute évidence, ces perspectives de réaction de la concurrence, et des erreurs stratégiques qui s'accumulent, provoquant depuis des années, au jour le jour, un manque à gagner conséquent pour l'institution, commence à faire des ravages dans les finances de la filière hippique. Au point même que les présidents de sociétés de courses, M. Bélinguier (ex-président du PMU), pour France Galop, et M. De Bellaigue, pour Le Trot, ont demandé un rendez-vous au ministre de l'Agriculture, M. Le Foll probablement pour demander de l'aide. 

C'est la conclusion logique de directeurs qui n'engagent nullement leurs finances, mais ceux de la collectivité (pris ici sur la masse des enjeux) et n'ont aucun devoir de résultats. La technocratie dans toute sa splendeur. On gaspille sans compter, on donne le pouvoir au “petits amis” sans tenir compte des compétences, puis on va se plaindre de la conjoncture quand ça va mal... 

Faut-il rappeler, qu'outre le manque à gagner quasi-quotidien dans leur manière de gérer les programmes (voir le "Flop" ci dessous), ils ont aussi, ces dernières années, perdu des millions d'euros par des fautes graves cumulées :

- Création d'un quotidien hippique qui n'a eu pour but que de nuire à la presse indépendante et qui présentait une perte sèche de 12 millions d'euros fin 2012, déficit qui s'aggrave d'environ 300.000 euros par mois !

- Explosion des budgets publicitaires, pour masquer les fautes stratégique majeures ces dernières années.

- Dépenses abyssales pour la création d'une deuxième chaine Equidia Life, quasiment inutile.

- Perte de visibilité envers le grand public en abandonnant des médias porteurs (TF1, France-Télévisions).

- Perte de plusieurs centaines de millions suite à l'erreur juridique de France-Galop qui a provoqué l'annulation du bail d'Auteuil qui courait jusqu'à 2022 (voir Le Veinard du 6 juillet dernier).

- Mise à l'écart du rapport Augereau, qui proposait un grand nombre de solutions raisonnables, mais qui a été enterré en raison du danger qu'il représentait pour le pouvoir hippique en place...

Nombre de raisons qui devraient encourager les ministères de tutelles à non seulement refuser toute aide au secteur, mais surtout à remettre tout à plat, afin de mettre un terme à la politique incompétente et monarchique d'un cercle très fermé qui plombe les courses depuis quelques décennies.