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Points de vue sur le monde des courses hippiques :
un regard sans concession
Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.
Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.
Articles rédigés par Patrick LANABÈRE
(copies sous réserve d'autorisation)
(0,80 € la minute)
14/04/2018
Cela fait des années que sont mis à jour un peu partout les problèmes institutionnels, avec l’espoir que les dysfonctionnements soient moins nombreux, que certaines règles iniques, injustes ou dénuées de toute logique soient modifiées, que les fautes -politiques ou financières- récurrentes des hommes de pouvoir cessent, que la transparence mise à mal par des décisionnaires trop souvent juges et partie, voire incompétents, devienne une vraie priorité, et que l’intégrité soit une réalité et non pas un discours de façade. Mais cela fait des années que les puissants règnent en maître, dans leur tour d’ivoire et ne se remettent jamais en question.
Pour preuve, ils ne répondent jamais aux réalités pratiques, aux interpellations des journalistes indépendants, montrant que leur capacité de dialogue était proche du néant. Pourtant, si gouverner c’est prévoir, c’est aussi entendre ses administrés, sa clientèle. Ne pas les mépriser. Gouverner c’est prendre en compte les remarques, échanger les points de vue. Étudier si un changement quelconque peut améliorer les choses ou pas… Hélas, rien de tout ça n’est au coeur des préoccupations des monarques. Résultat, à force de mépris, à force de refuser de voir la réalité en face (politique de l’autruche) et de continuer à faire comme si les problèmes n’existaient pas, on laisse la situation s’aggraver... Cette introduction pourrait s’appliquer aux hommes politiques en général. Elle s’adresse ici en particulier aux monarques des courses hippiques.
Trois grands pôles sont responsables des compétitions en France. Les deux sociétés de courses (Galop/Trot) et le PMU, qui forment un Groupement d’Intérêt Économique (GIE). Les tutelles sont censées être assurées par les ministères de l’Agriculture, des Finances, de l’Intérieur, mais ayant d’autres préoccupations majeures, elles ne sont en fait qu’un alibi, ne servant la plupart du temps qu’à valider les options prises par ce GIE. Côté presse hippique spécialisée, la diversité n’est plus garantie puisque, et c’est un record en France, la concentration est la plus forte de tous les secteurs de presse existants, un seul groupe étant à la tête de plus de 90% des journaux spécialisés ! Dans n’importe quel autre domaine, moins marginal que le nôtre, cela ferait révolution, pas dans le milieu hippique, qui ne parvient pas à se défaire d’une chape de plomb monarchique.
Et les parieurs ? Depuis quelques mois, les associations de turfistes sont absentes sur les sujets capitaux. Il n’y eu, par exemple, aucun communiqué de leur part sur l’affaire du Prix Karcimont à Auteuil -au printemps 2017- où dix concurrents sur treize ont été mis hors jeu (sauf pour les joueurs), après trois cents mètres de course. Les parieurs, de moins en moins défendus, de moins en moins représentés, finissent par aller voir ailleurs. Pourtant, l’institution courses devra assez rapidement choisir entre deux options :
- Considérer et écouter les joueurs -ou les journalistes qui en sont les relais- afin de corriger les travers, et tenir compte des propositions pour que le pari hippique redevienne attractif au plus grand nombre.
- Ou considérer que l’on va continuer sans rien changer, avec un chiffre d’affaire en chute libre en France depuis plus de cinq ans en essayant, comme ces dernières années, de masquer la réalité grâce à des stratagèmes qui ne trompent personne, comme multiplier l’offre en dérégulant les masses, ou prendre sur la part du TRJ (Taux de Retour Joueur) qui détermine le pourcentage d’enjeux redistribués aux gagnants, en baisse constante…
La seconde option est vouée à l’échec à moyen terme et ne pourra aboutir qu’à une définitive marginalisation du système. Et si par miracle la première option était envisagée, les nombreuses propositions que nous avons faites et que nous avons encore à faire pourrait rendre les courses plus attractives au plus grand nombre, et changer le regard des turfistes sur les courses par de simples décisions de bon sens... que les dirigeants se refusent pourtant toujours à prendre en compte, ni même à étudier.
Est-ce responsable de leur part ? Et faut-il s’étonner que notre microcosme soit en passe de se déliter ?