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Points de vue sur le monde des courses hippiques : 

un regard sans concession

Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.

Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.

 Articles rédigés par Patrick LANABÈRE

 (copies sous réserve d'autorisation)

N° Audiotel > 08.99.700.720

(0,80 € la minute)

Des discours démagogiques pour masquer la réalité d’une filière en danger

22/01/2017

RÈGLES INJUSTES, «TOURS», SOUPÇONS DE DOPAGE, RÉSULTATS INCOHÉRENTS, RIEN NE VA PLUS...

 

En ayant oublié la définition du mot « tutelle » (Régime de protection des personnes et des biens), l’État a mis de côté ses responsabilités d’un secteur économique, pour ne plus devenir qu’un collecteur d’impôts qui laisse tout faire, pourvu que l’argent rentre. Bien sûr, avec des recettes en baisse, il «caboche» un peu, demande que cesse certaines gabegies (qu’il est coupable, en tant que tutelle, d’avoir laissé faire !) et propose des solutions simplistes, comme la fermeture de certains hippodromes en autorisant par ailleurs un nouveau Longchamp d’un coût exorbitant… En face, les responsables de la filière ne semblent avoir qu’une obsession : maintenir leur pré carré. Ils font ce qu’ils veulent, quand ils veulent, préservant le plus souvent des intérêts particuliers en présentant leur « gouvernance » enveloppée d’un papier cadeau qui masque une coquille vide. C’est ce qu’on appelle la politique du vide, c’est à dire celle de la forme, et non pas du fond.

IL FAUT RÉFORMER SUR LE FOND, NON PLUS SUR LA FORME

 

Les courses ne disparaîtront pas mais en se marginalisant chaque année davantage elles ne préserveront que les grands socioprofessionnels proches du pouvoir qu’ils se sont donnés, avec l’aide d’un État aveugle. La filière hippique, telle qu’on l’a connue avec sa diversité et son tissu social, se meurt du manque de fond de sa politique, du manque de considération du jeu et de ses clients. On alerte sur ce point depuis des années mais personne ne bouge. Pourtant toute activité commerciale se doit, c’est la principale préoccupation dans tous les secteurs économiques, de connaître ses clients, de se mettre à leur place pour savoir ce qu’ils désirent, et surtout ce qui pourrait les empêcher de «consommer». C’est la règle première ; ça s’appelle la satisfaction du consommateur pour un rapport «gagnant/gagnant». Une philosophie totalement absente dans notre milieu, où le consommateur est ignoré, même méprisé, que ce soit dans les règles de fond du pari hippique, dans le déroulement des compétitions et leur surveillance, les deux axes prioritaires de notre filière pour que le parieur vienne y consacré quelque euro. Mieux que de longs discours, voici quelques exemples concrets. Côté surveillance, cela fait également des années que l’on exprime dans cette page «Libre Opinion» les travers et dérives. Outre encore un exemple relevé (voir encadré «ANT») au galop en début de semaine, les comportements suspects se succèdent, sans que jamais aucun commissaire n’intervienne. Quand on évoquait le fond et la forme, l’exemple est marquant avec France Galop qui a mis en place, il y a plusieurs années, un collège «d’observateurs» pour alerter les commissaires sur des comportements douteux. À l’arrivée, quasiment aucune sanction, aucune transparence. On ne sait si c’est par incompétence des commissaires ou des observateurs, mais le (non) résultat est là. On continue de faire le tour impunément au galop, comme au trot d’ailleurs.

 

UN FONCTIONNEMENT QUE LES MOINS DE 20 ANS (ET LES AUTRES) NE PEUVENT PAS ADMETTRE

 

La faute notamment à un système de conditions de courses «pousse au vice» qu’il faudrait là aussi changer en profondeur. Un système dépassé car opaque et hermétique à tout nouveau parieur éventuel. Avec les moyens actuels d’images et de vidéo, continuer à faire valoir ce que certains professionnels qualifient de «À moi de le cacher, à toi de le trouver… » est un concept d’un autre temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, ni admettre…

Du concret ? On voit régulièrement des jockeys ou drivers ne pas défendre leurs chances à fond pour « X» raisons. Il y a bien sûr le poids (au galop), les gains (au trot) mais n’oublions pas aussi les traitements encore décelables... Il ne faut en effet pas gagner (et passer au prélèvement) quand il y a encore des traces de soins dans l’urine ou le sang… On ne sait pour quelle raison on a vu par exemple une jument, dans le quinté du ….. perdre la cinquième place, et chambouler ainsi la combinaison d’un jeu collectant des  millions d’euros, en raison d’un driver totalement «endormi» dans les deux cent derniers mètres.

 

Autre sujet, les règles incompréhensibles. Vendredi 13 janvier : 3è course, Franck Leblanc présente COACH FRANBLEU, dont il est propriétaire et entraîneur, mais aussi CAPONE FACE, qu’il entraîne. À une époque où la logique était de rigueur, ces deux concurrents auraient fait écurie au jeu simple. On considérait alors fort logiquement qu’un professionnel ayant des intérêts financiers directs (comme propriétaire) d’un des chevaux, ils devaient être couplés automatiquement. Ce n’est plus le cas grâce à des «génies» de la bureaucratie qui ont fait changer le système sans rien y connaître. Ce même vendredi 13, il y a eu la même chose à Pau, avec Patrick  Chevillard (propriétaire d’un des deux chevaux qu’il entraîne) dans la première… Et c’est quasiment quotidien. Mercredi dernier, dans le quinté, il y a eu pire encore : Fabrice Vermeulen (propriétaire du N°16, A SONG FOR YOU) dont l’entraîneur est Cédric Boutin. Pas d’écurie avec le 9 ALI SPIRIT entraîné par… Fabrice Vermeulen ! La veille, dans le quinté de Pau, Mme Isabelle Pacault présente, entre ses pensionnaires et ceux de Guy Cherel (suspendu), six chevaux sur seize : Les numéros 1,7,8,10,12,16. Une écurie est formée entre le 1 et le 12, une autre entre le 7 et le 10 (mêmes propriétaires); comment voulez-vous que le parieur s’y retrouve ? Dimanche Daniel Reden présentait initialement cinq chevaux dans le Grand Prix de Belgique, quatre faisaient écurie (même casaque) mais pas LIONEL !

 

Les exemples foisonnent, comme aussi les Christian Bigeon propriétaire-entraîneur, non couplés avec les chevaux sous casaque de son père, André. Etc, etc… Ne coupler que les chevaux sous même casaque est d’une bêtise absolue, la démonstration en a été faite à maintes reprises. Pourtant, le système perdure avec l’aval des tutelles et du PMU.

 

Autre aberration qui se traduit par un manque de transparence: les «prête-noms»,  notamment des professionnels suspendus. Mais pas que… Avant-hier, jeudi, il y avait dans le quinté BERKANE, officiellement entraînée par Monsieur le Comte Dominique de Bellaigue ! Alors que c’est son employé Yohann Cabaret, le driver, qui entraîne «officieusement». Même le Président du Trot donne donc le contre-exemple de la transparence… C’est dire où nous en sommes.


Les courses sont en crise, c’est une évidence. La grande différence avec les autres secteurs en difficulté c’est que ce sont les propres dirigeants de l’institution qui en sont responsables. Incriminer le contexte extérieur, comme le font régulièrement ceux qui ont les clés depuis des années, est une imposture dont les courses «crèvent» à petit feu…