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Actualité hippique : une analyse acérée signée Lanabère
Il se passe chaque jour quelque chose sur les hippodromes. Si nombre de courses ne sont en fait que des épreuves loteries de faible niveau, il existe de vrais événements, avec des chevaux de qualité. Dans cette rubrique, vous saurez tout des compétitions de bon niveau et tout ce qui se dit en secret dans les coulisses. Présentation d'avant-course, analyse après-course en fonction de l'intérêt sportif... Pour cela, nous sommes chaque jour au sein des écuries, sur les champs de courses et dans les centres d'entraînement.
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22/01/2016
Le 9 janvier dernier, notre édito s’intitulait “Panique sur les écrans” et faisait part des bruits qui laissaient entendre que les négociations, afin que les courses soient retransmises sur une grande chaîne, étaient très avancées avec le groupe Canal+, pour que les Quintés soient retransmis sur la chaîne d’info “iTÉLÉ” qui diffuse sur la TNT. Concernant les événements du week-end ou les grandes courses, c’était plus flou... Depuis, on a pu savoir que les épreuves de haut niveau seraient retransmises sur l’une des chaînes cryptées (Canal+sport?), ce qui, bien évidemment, ne serait pas satisfaisant. Est-ce là que les négociations bloquent, ou simplement sur une question “finances” ? Nous ne sommes pas dans le secret des dieux.
Mais il est évident que, pour la filière, le but est de redonner un aspect grand public aux courses hippiques et que les grands événements, si l’on veut redonner de l’audience à notre sport, passent par une chaîne principale. Pour l’heure, on fait du “sauvetage” et la retransmission du Prix d’Amérique sera, dimanche prochain, relayée par BFMtv, chaîne d’info qui donnera une vingtaine de minutes d’antenne à l’événement en direct, avec quelques flash pour annoncer le spectacle. Ce n’est pas si mal même si l’on peut regretter cette retransmission acquise à l’arrachée, en guise de bouée à la mer, et obtenue grâce à l’argent que la filière distribue à ce groupe média, via l’émission sponsorisée par le PMU sur RMC. On a donc “sauver les meubles” pour fin janvier...
En revanche, à une semaine de la plus grande course au trot attelé, l'événement de ce week-end se déroule au trot monté, avec le Cornulier, l’épreuve reine sous la selle et se déroulera en toute confidentialité. Traditionnellement choisie pour servir de Quinté (une bonne chose), cette course n’aura pas, elle, de traitement de faveur et ne sera donc pas retransmise sur une chaîne populaire, à l’image hélas des Quintés depuis le 1er janvier. Un grave préjudice en terme d’image... Et une absence des écrans qui va évidemment coûter beaucoup plus encore, en termes de notoriété et d’enjeux à la baisse, que les investissements jadis consentis pour que les courses soient relayées par TF1 ou France-Télévision. Même si cela coûtaient beaucoup d’argent car, contrairement aux autres sports pour lesquels la télé paye des droits, là, ce sont les courses qui payaient pour être retransmises, résultat d’une politique média désastreuse de notre activité qui n’a pas su faire évoluer son produit et est désormais cataloguée, à tort, comme ringarde par un grand nombre. En laissant échapper cette opportunité de ne pas tomber dans l’oubli, nos dirigeants des dernières années, M. Bélinguier en tête -l’un des plus grands responsables de la faillite-, ont quasiment condamné les courses hippiques à devenir marginales. Avec une accumulation de mauvaises décisions comme celle de concurrencer la presse pour éditer une “Pravda” des courses, de développer le “juge et partie”, notamment en terme de pronostics qui ne sont pas crédibles car sans obligations de résultats, tout en laissant les professionnels souffler le chaud et le froid avec des déclarations souvent démenties par la compétition, et parfois même orientées intentionnellement, ce qui est formellement interdit par la loi en paris sportifs mais pas en paris hippiques... Comprenne qui pourra. Les “irresponsables” ont hélas précipité la filière dans une spirale dont il sera bien difficile de sortir. Les enjeux sont à la baisse, et les perspectives sont pessimistes, malgré quelques déclarations totalement farfelues d’ici et là. Depuis 2011 -il suffit de prendre la peine de visionner par exemple la conférence de presse 2013 du Président d’alors du PMU, M. Germond, on ne cesse de faire dire aux chiffres des contre-vérités, en laissant croire que la multiplication de l’offre de jeux et de courses a fonctionné, alors que le maintien des enjeux étaient dû à bien d’autres facteurs, comme l’informatisation, les possibilités d’engager des paris de n’importe où à n’importe quelle heure, les délais considérablement raccourci, le nombre de points de vente... Etc.
Contrairement à ce que l’on veut laisser croire, notamment aux socioprofessionnels qui ont dû accumuler les heures, il y avait bien d’autres choses à faire que d’aller à l’overdose, dont l’effet secondaire (le dégoût des parieurs) a été totalement occulté. Il fallait notamment, coûte que coûte, sauver les retransmissions grand public. Au lieu de cela, ils ont laissé faire, en imposant un cahier des charges rétrograde -le même depuis plus de vingt ans- qui collait de moins en moins à l’évolution des programmes et des téléspectateurs. Cela se paye cash désormais et je suis prêt à parier -cela ne vaut pas grosse cote-, que les enjeux vont encore décliner dans les mois qui viennent. Alors qu’en parallèle le chiffre d’affaires de la Française des Jeux ne cesse de croître, preuve que la crise économique, alibi foutaise, n’a jamais impacté le secteur des jeux, contrairement au discours répandu pour se disculper, par les responsables du secteur hippique.