C'est la reprise !
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Actualité hippique : une analyse acérée signée Lanabère
Il se passe chaque jour quelque chose sur les hippodromes. Si nombre de courses ne sont en fait que des épreuves loteries de faible niveau, il existe de vrais événements, avec des chevaux de qualité. Dans cette rubrique, vous saurez tout des compétitions de bon niveau et tout ce qui se dit en secret dans les coulisses. Présentation d'avant-course, analyse après-course en fonction de l'intérêt sportif... Pour cela, nous sommes chaque jour au sein des écuries, sur les champs de courses et dans les centres d'entraînement.
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05/04/2015
Le choix de France Galop jeudi, qui a opté pour le Groupe III des pouliches de 3 ans, le Prix Imprudence, à Maisons-Laffitte, laissant le handicap traditionnel au second rang de Pick5, fut une très bonne décision. Ce qui par le passé n'avait pas toujours été un choix judicieux en raison des chevaux en présence, a cette fois été pleinement justifié. En effet, cette épreuve réunissait des demoiselles extrêmement prometteuses, avec parmi elles la meilleure 2 ans française sur ces distances de vitesse, inférieures à 1600 mètres : ERVEDYA. Des pouliches capables d'aller disputer ensuite soit la Poule d'Essai des Pouliches (Groupe I) à Longchamp, soit les 1000 guinées de Newmarket, épreuve prestigieuse pour cette génération en Angleterre. ERVEDYA était donc au départ, ce qui, avec d'autres pouliches séduisantes, était la promesse d'une course jumelant parfaitement le ludique et la classe ; une belle proposition aux turfistes afin de les réconcilier avec les bons chevaux, surtout dans cette spécialité du plat par définition plus "éphémère" que celles du trot et de l'obstacle.
Un choix couronné de succès car non seulement la logique sportive a été respectée avec la victoire de la favorite, très impressionnante et qui va donc aller maintenant sur un Groupe I avec une option majeure pour l'instant, pour Longchamp et la "Poule". Quand le sport et la logique sont au rendez-vous, les courses ont tout à y gagner. À condition que…
La conséquence c'est que les rapports ont été ridicules, les parieurs ayant été fort logiquement nombreux à trouver les bonnes combinaisons des paris à la carte… C'est là que que la machine se grippe et que les parieurs ont un effet secondaire majeur et dévastateur qui, malheureusement, efface tous les effets positifs de la course. Explications :
En dehors du fait que la "tirelire" est tombée pour un heureux qui en a touché la moitié avec un Flexi 50% (donc un peu plus de 1,5 millions d’euros), les autres rapports ont été comme souvent frustrants. 190 euros pour ceux qui ont également trouvé les cinq dans l'ordre mais n'ont pas eu la chance du N° tirelire… Pire, le désordre a lui rapporté 3,80 (soit 1,90 pour 1 euro, donc 8/10 en terme de cote…).
Les bonus ont eux plafonné à 2,60 (soit 1,30 pour 1 euros, donc 3/10 en cote…). Rapport identique pour tous les bonus, trop nombreux avec le Bonus 3, le bonus 4 et le bonus 4/5. Voilà un système qui a montré ses limites depuis fort longtemps. Et encore faut-il rappeler que c'est suite à notre proposition de “journaliste” que le système de rapports uniques a été mis en place il y a quelques années, une époque où les dirigeants n'étaient pas encore totalement sourds à nos remarques. En effet, avant cette modification, il était par exemple possible qu'un Bonus 3 soit mieux payé qu'un Bonus 4… Imaginez ce que ressentait le turfiste qui, ayant trouvé quatre chevaux... touchait moins que celui qui n'en avait trouvé que trois ! Mais il faut maintenant aller plus loin car, depuis, le PMU a mis en place un bonus supplémentaire (le 4 sur 5) qui a encore dilué considérablement les masses. Bien sûr, cela peut paraître une bonne solution de recyclage pour les organisateurs. Mais il ne faut pas oublier de quantifier ce qui est impalpable concrètement et donc jamais pris en compte par les dirigeants : le ressenti du parieur. Avec sa frustration d’avoir trouvé la solution et d’être payé une misère en retour ! Celle, encore plus dévastatrice, d'avoir pris le risque de jouer une combinaison de six ou sept chevaux et… de toucher moins que sa mise s'il a les cinq premiers dans le désordre.
Évidemment, les solutions à ce problème majeur -qu'il faudra prendre à bras le corps si l'on veut éviter l'effondrement des enjeux annoncé- ne sont pas faciles à trouver, pas plus qu'à mettre en place. Mais ne rien faire, c'est renoncer, et la résignation n'a jamais sauvé aucune politique, ni aucune entreprise… Des solutions, il en existe. En tout cas des suggestions que nous avons émises à plusieurs reprises... Malheureusement, les responsables de la filière n'y font aucun écho. Refusant même de dialoguer pour étudier les avantages et inconvénients (nous ne prétendons pas avoir la solution miracle qui n'aurait que des avantages…).
En attendant donc de réfléchir, notamment à certaines de nos suggestions, le temps passe, et la courbe des enjeux s'accentuent à la baisse sous des facteurs multiples, souvent ici développés. Concernant ce sujet précis, notre "solution" est la simplification et la hausse des rapports. Simplification -ce qui peut aussi amener une nouvelle clientèle tant désirée- avec non plus trois jeux (Tiercé-quarté-quinté) avec 9 rapports. Mais un seul jeu, le Quinté+ (le + ayant cette fois une réelle signification…) avec six rapports : ordre et désordre pour les trois, quatre et cinq premiers. Une suggestion que l'Association Nationale des Turfistes (ANT) et le Mouvement des Parieurs (MDP), les deux associations indépendantes de turfistes, ont qualifié de "très intéressante à étudier", ainsi que notre confrère Jérôme Bernardet sur RTL, mais sur laquelle les responsables de la filière ne semblent pas être prêts à plancher. C'est probablement qu'ils ont mieux dans leur valise de projets, c'est tout ce que l'on souhaite…