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Points de vue sur le monde des courses hippiques :
un regard sans concession
Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.
Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.
Articles rédigés par Patrick LANABÈRE
(copies sous réserve d'autorisation)
(0,80 € la minute)
17/08/2013
Le week-end dernier, nous évoquions “l’affaire Pasquier”, mettant en évidence les abus de pouvoir des commissaires de France-Galop. Excès d’autorité diront les plus modérés, mais quelle que soit la manière dont on le qualifie, ce système est en décalage total avec la démocratie et donc avec les règles en vigueur en France. Alors un système qui avait privé un entraîneur (Yann-Marie Porzier) de travailler pendant plusieurs années, de l’exposer à la Une d’une certaine presse -complice ou bernée- comme un “trafiquant de stupéfiants” pouvait-il survivre ? Oui, puisqu'après la réhabilitation de l’entraîneur cantilien, plusieurs années plus tard, rien n’a bougé, rien n’a changé. Les entraîneurs, pris dans le cercle infernal de la multiplication des courses n’ont pas ou peu réagi. Il est vrai qu’un système bien organisé, oû les nominations et le cooptage gouvernent, a su mettre en place un “filet de sécurité” au sein même des groupements professionnels, notamment côté entraîneurs avec des profils bien particuliers et proches du pouvoir en place.
Par conséquent, les voix objectives n’ont guère eu la possibilité de s’exprimer, à l’image, par exemple, de Corine Barande-Barbe qui a pourtant souvent montré ses capacités à entendre tous les avis, et à communiquer de manière objective sur bien des sujets fondamentaux. Ce “filet de sécurité”, les autorités hippiques -galop et trot- ont également su le mettre en lace dans les médias. Dans un premier temps en distillant les budgets publicitaires de préférence aux “gentils”, à ceux qui brossent toujours dans le sens du poil, une pratique bien connue dans tous les milieux où quelques annonceurs à forte capacité financière ont le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. C’est le cas dans le secteur hippique, l’un des plus gros pourvoyeurs de publicités sur les marchés médiatiques, qu’il s’agisse de presse écrite, audio, ou audio-visuelle...
Dans un second temps, les autorités hippiques ont même décidé de se positionner en concurrent direct à la presse indépendante, en rachetant Gény-Infos puis en créant le quotidien Gény-Courses dans le but d’asphyxier les médias qui ne seraient pas assez coopératifs... Une pratique qui a coûté des dizaines de millions d’euros à l’institution et à tous ses composants. Alors qu’il aurait suffit de mener une politique des courses intelligente, raisonnée, mettant en valeur les atouts des courses, pour que la presse joue le jeu sans retenue. Ainsi, une politique et des projets sur le long terme auraient eu tous les avantages et n’aurait pas nécessité nombre d’investissements démentiels et au bilan financier catastrophique, comme Gény, les émissions R.M.C (où tout est sponsorisé par les autorités hippiques) ou l’Equipe 21 (qui ne permet qu’à une toute petite partie des français de voir en direct la course du Quinté) pour palier au vide, ou échapper aux critiques. Un système, osons l’écrire, calqué sur le totalitarisme et qui écarte toute idée ou analyse ne venant pas de sa propre élite. Bilan : l’incompétence et la sensation du droit de vie et de mort se sont au fil des années installées. Au point d’avoir oublié ceux qui font vivre les courses, les turfistes. C’est aussi malheureusement le cas du “Cercle Tourbillon” (cercle-tourbillon.com) qui a le mérite, cependant, d’essayer de mettre les grands problèmes au centre du débat et de livrer des réflexions ou analyses très pertinentes sur les sujets majeurs. Un “cercle” anonyme, ce qui laisse à penser qu’il est à l’initiative de personnes importantes du milieu du galop qui ont la volonté de faire bouger les lignes... Sinon, ils se feraient connaître.
Alors, cher “Cercle Tourbillon”, vous qui avez semble-t-il, comme nous, envie que les courses prospèrent, d’en faire un spectacle ouvert et non plus un milieu fermé, de voir l’hippisme troquer sa chemise de “magouille” pour celle de “sport”, élargissez encore davantage le débat en n’oubliant pas ceux qui financent l’institution et qui quittent le navire devant tant d’incohérences, de non-dits, d’opacité... N’oubliez pas le turfiste, le spectateur-joueur, car il me semble que pas une fois, parmi les billets ou analyses (souvent remarquables et clairvoyants) à lire sur votre site internet, ce maillon fort, essentiel à la bonne santé des courses, n’a été évoqué. Il est vrai que vos priorités sont actuellement ailleurs, et tout passionné de courses y adhère en grande partie, mais ne commettez pas la même erreur que les instances en place, celle de croire qu’en négligeant ceux qui financent, ces derniers continueront en toute circonstances à investir sur les courses. C’est leur seule réponse possible à tout ce qui vient d’être évoqué, et le processus de baisse des enjeux est en marche depuis 2010... contrairement à toutes les présentations en trompe l’oeil et “stratégiques” communiquées par le pouvoir en place. Ne pas croire, par exemple, que toute pensée critique journalistique, que toute remarque négative turfiste doivent être écartées sous prétexte de mettre le doigt là où ça fait mal.
Étant désormais dans la peau de ceux qui veulent que les choses changent, vous savez que l’analyse contradictoire est le moyen, que l’amélioration du système est le but, et que le pion est toujours un(e) amoureux(se) des courses.