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Actualité hippique : une analyse acérée signée Lanabère

Il se passe chaque jour quelque chose sur les hippodromes. Si nombre de courses ne sont en fait que des épreuves loteries de faible niveau, il existe de vrais événements, avec des chevaux de qualité. Dans cette rubrique, vous saurez tout des compétitions de bon niveau et tout ce qui se dit en secret dans les coulisses. Présentation d'avant-course, analyse après-course en fonction de l'intérêt sportif...   Pour cela, nous sommes chaque jour au sein des écuries, sur les champs de courses et dans les centres d'entraînement.

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Autour du dopage : “sur tout” se taire...

26/09/2016

Suite aux contrôles positifs de chevaux de l’entraînement de Fabrice Souloy, en Norvège (YOUR HIGHNESS, LIONEL, UN MEC D’HÉRIPRÉ) et en Suède (UN MEC D’HÉRIPRÉ), l’émission Equidia Turf Club avait comme invité Guillaume Maupas, le directeur technique de la SECF. Voici quelques extraits de ses propos, et des questions que je pose, car aujourd’hui encore sans réponse...

Introduction entendue sur Équidia : Plus aujourd’hui que par le passé, les turfistes expriment un besoin de transparence et de fermeté en matière de lutte anti-dopage. Les contrôles, aussi bien à l’entraînement qu’en compétition sont nombreux mais sont-ils toujours efficaces ? Le laboratoire en charge des analyses par les sociétés de courses a-t-il un temps de retard sur les progrès “de la triche”, nous ne nous interdirons aucune question... Hélas, l’invité s’est lui interdit quelques réponses....

G. Maupas : “Sur le dossier lui-même c’est un dossier sérieux, évidemment. Ce n’est pas une bonne chose pour l’image des courses que de parler de ce genre de sujets dans la presse et les médias”. C’est la phrase prononcée d’entrée par Guillaume Maupas et elle est extrêmement révélatrice de l’état d’esprit des autorités hippiques françaises.

“Je n’ai pas de commentaires à faire sur la façon de travailler des scandinaves par rapport à ces cas qui concernent les contrôles de médications.../... En France nous avons des procédures, nous devons les respecter.../... Nous ne sommes plus au temps où on coupe les têtes Place de la Concorde au lendemain d’un cas.../... Nous avons pris acte de ce qui a été dit en Suède et en Norvège ; je n’avais pas de commentaire particulier à faire sur une procédure qui existe dans les pays scandinaves, je ne m’immiscerais jamais dans ce genre de procédures, les commissaires de la SECF ne le feront pas non plus, parce que je n’aimerais pas  que dans le cas inverse on vienne s’immiscer dans une procédure qui existe en France. Par définition, lorsqu’il y a des suspicions ou des cas positifs en France, on ne s’exprime que lorsque généralement la décision des commissaires est prise. Nous ne le faisons pas avant.”

 

Concernant le fait que des pensionnaires de Fabrice Souloy continuent d’être au départ des épreuves en France :

“La décision des scandinaves concernant l’interdiction d’engager de Fabrice Souloy est une question plus problématique que celle concernant les quatre chevaux directement concernés et qui, ont été suspendus. La licence de l’entraîneur en question est délivrée par les commissaires de la SECF. Dans les autres pays de l’Union Européenne du Trot (UET) il y a une règle d’équivalence qui permet aux entraîneurs de courir partout. Que les pays scandinaves interdisent l’engagement dans leurs courses -ils ne répondent alors plus à la règle d’équivalence- c’est tout à fait leur droit. Pour la France, qui a délivré la licence, c’est différent. Retirer une licence et donc l’autorisation de travailler à quelqu’un, relève du juridique et il y a des procédures qui doivent être encadrées. Seront-elles menées, peut-être... Mais ce n’est pas parce que nous avons une demande des pays scandinaves, qui n’était pas d’ailleurs de retirer la licence à Fabrice Souloy mais de ne plus autoriser les chevaux entraînés par lui à courir... Retirer le droit de travailler à quelqu’un ça répond d’une procédure.”

Gros embarras à ce moment de l’émission ; on comprend le malaise et le fait, en cours de phrase, qu’il s’aperçoit qu’il ne répond absolument pas à la demande scandinave...

 

Intervient alors une question pertinente d’Alexis Lévy : “Excusez-moi Guillaume (Notez la manière d’interpeller…*) mais donc la demande d’extension scandinave de l’interdiction d’engager restera en France lettre morte ? ”

“Pas du tout, je n’ai jamais dit ça. Nous attendons des éléments beaucoup plus probants, notamment des décisions qui pourraient intervenir, voilà, des éléments autres.”

Là encore, à question embarrassante, réponse embarrassée...

“En cas de suspicion de triche ou de dopage, il est prévu par l’UET une coopération, une assistance des différents pays. Mais soyons précis, les commissaires de la SECF n’ont pas dans leurs pouvoir, aujourd’hui par le code des courses, d’instruire des cas qui n’ont pas lieu en France.

Ensuite, Jérôme Lenfant a posé une question vue dans nos colonnes à plusieurs reprises  “Pourquoi les contrôles anti-dopage ne sont pas assurés par une entité indépendante comme l’Agence Française de Lutte anti-Dopage (AFLD) ?”

“De quoi on parle ? D’un problème d’accréditation des laboratoires. Je vois bien ce qui est laissé supposé derrière cette question : est-ce que les contrôles seraient plus indépendants ? Est-ce que les décisions seraient plus indépendantes si c’était l’AFLD qui s’occupait des courses hippiques ? Je ne crois pas du tout à cette théorie qui consiste à dire que nous ne sommes pas transparents au niveau du contrôle et des analyses parce que le laboratoire nous appartient. Il y a un organisme indépendant qui certifie toutes nos procédures (Le COFRAC) et tout manquement du laboratoire par rapport aux résultats qui sortiraient de ce laboratoire lui ferait perdre son accréditation. D’ailleurs, comment laissez aussi supposer qu’une société mère puisse avoir la volonté d’aller masquer des résultats ?”

À cette question, nous répondrons par la première phrase de Guillaume Maupas lui-même : “Ce n’est pas une bonne chose pour l’image des courses que de parler de ce genre de sujets dans la presse et les médias”. Pour notre part, nous n’affirmons rien. Nous constatons simplement que dans un système démocratique, les autorités de contrôle ne sont JAMAIS la propriété de ceux qu’ils ont à contrôler. Tout simplement.

La transparence commence par-là !

 

Enfin à la question très importante de savoir si on allait utiliser les prélèvements mis en archive depuis plusieurs mois, la réponse a cinglé :

“Non ! Comme il n’y avait pas de seuil avant le 7 juillet dernier, il n’y aurait juridiquement pas de délit”.

C’est donc clair, le fait d’archiver des prélèvements... c’est de la poudre aux yeux (sans jeux de mots). Et concernant la volonté de savoir, qu’ils soient punissables ou non, qui sont les tricheurs, c’est non ! Décidément, nos dirigeants rien compris de la clientèle qui les entoure... En dehors de ce fait majeur, qui consiste donc à dire qu’on ne veut pas savoir rétroactivement qui sont les tricheurs du système, donc qui a berné des parieurs et qui a volé des allocations de course malhonnêtement, il reste d’autres questions aujourd’hui sans réponse. Si Guillaume Maupas veut enfin y répondre :

 

QUESTIONS SANS RÉPONSE À CE JOUR :

- Pourquoi la SECF n’a-t-elle pas répondu, à titre conservatoire, à la demande scandinave -comme l’a fait immédiatement l’Italie par exemple-, cela s’étant déjà fait, notamment pour suspendre des drivers ou jockeys et afin de protéger les parieurs et les autres professionnels sur la régularité des résultats de courses ? 

- Le manque de coordination entre les instances européennes, notamment via l’UET (dont rappelons-le, le siège social est l’adresse de la SECF (7 rue d’Astorg à Paris) et le Secrétaire Général l’ancien directeur technique de la SECF, Jacques Chartier) n’est-il pas préjudiciable à l’image des courses au trot en Europe ?

- Le fait que le labo des courses et les organisateurs soient en vase clos, fait qu’une surveillance -ou toute enquête- de Police, est impossible en amont. Est-ce transparent?

 

(*) On note la retenue voire la gêne constante des « journalistes » de la chaîne quand ils sont confrontés à des dirigeants. Il faut préciser qu’EQUIDIA appartient au GIE (PMU/SOCIÉTÉS DE COURSES) et que, quelque part, ces dirigeants sont donc les « employeurs » de ces « journalistes ». Chacun jugera de la situation…