C'est la reprise !

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Actualité hippique : une analyse acérée signée Lanabère

Il se passe chaque jour quelque chose sur les hippodromes. Si nombre de courses ne sont en fait que des épreuves loteries de faible niveau, il existe de vrais événements, avec des chevaux de qualité. Dans cette rubrique, vous saurez tout des compétitions de bon niveau et tout ce qui se dit en secret dans les coulisses. Présentation d'avant-course, analyse après-course en fonction de l'intérêt sportif...   Pour cela, nous sommes chaque jour au sein des écuries, sur les champs de courses et dans les centres d'entraînement.

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QUINTÉ FAUSSÉ LUNDI DERNIER À CAGNES-SUR-MER

14/12/2013

Alors que les sociétés de courses font un triste constat d’une image dégradée des courses dans le grand public et d’une baisse des enjeux inéluctable, il est un facteur, pourtant essentiel, qu’elles n’évoquent jamais : les règles injustes ou décisions iniques qui faussent les résultats. Un phénomène récurrent puisqu’il ne se passe pas une semaine sans qu’un événement, au moins, vienne alimenter cette rubrique ; sans qu'une décision ou règle ne provoque un sentiment d’injustice auprès des joueurs. Et qui dit joueur victime dit joueur en partance, temporaire ou définitive...

Pourquoi les sociétés de courses nient-elles cette évidence ? Car la reconnaître serait une remise en cause de leur fonctionnement. Et malgré une période où tous les événements se conjuguent et provoquent une baisse des enjeux qui va avoir des conséquences dramatiques à terme -sur le financement des courses qui vient, faut-il encore le rappeler des enjeux-, les sociétés de courses perdurent dans leur politique rigide, sans créativité, sans modernisme, sans même un minimum de logique quant aux règles établies. Et le plus grave, c’est qu’elles sont fières...

DEUX CHEVAUX MIS HORS COURSE PAR LE STARTER !


Nouveau témoignage lundi à Cagnes-sur-Mer à l’occasion d’un Quinté (épreuve générant le pic des mises) sur les obstacles. Que s’est-il donc passé ? En raison de la présence d’un cheval réputé pour son comportement “caractériel” au départ (il a même été interdit en plat), le starter a veillé à ce que ce dernier ne reste pas au poteau... Au point même d’annuler deux départs dans lesquels le “suspect” était impliqué. Le problème, c’est qu’à être obsédé par un concurrent, on en oublie les autres. On en oublie même la régularité de la compétition, pressé aussi par des considérations horaires (diffusion du Quinté sur l’Equipe 21 et ses audiences confidentielles...). Il a donc été décidé de laisser les chevaux dans l’aire de départ, agglutinés en troupeau entre les élastiques et la haie qui sert de ligne arrière. En effet, le départ, à ce poteau, pour être donné dans de bonnes conditions, doit voir les concurrents entrer au pas dans un espace réduit, accélérer en entrant dans cette aire et partir en voltant. Le but c’est d’être dans le mouvement pour que tout le monde puisse s’élancer normalement... Une évidence dont n’a plus tenu compte le starter lors du troisième essai, laissant donc les chevaux à l’arrêt dans un espace réduit, comme des lions en cage. Allez demander à seize purs-sang de 500 kilos de se mettre tous dans le même sens à une seconde “S”! C’est quasiment impossible. C’est même une loterie. Il y aura ceux qui partiront dans des conditions correctes, et les autres. À cette “loterie”, deux candidats, pourtant très fiables dans des circonstances normales, ont perdu. DON LUJAN, l’un des favoris, et DISCOVER DU BOURG. Ils n’y étaient pour rien et pourtant ils n’ont pu défendre leur chance. Leurs entourages respectifs sont donc repartis bredouilles, tout le travail réalisé en amont par les deux entraîneurs et leur personnel étant réduits à néant. Côté joueurs, c’est le même sentiment d’injustice, démultiplié. Les formules de jeux comportant les numéros 3 et 12 se sont retrouvées perdantes sans même concourir. Un scandale au moment où les courses voudraient redorer leur blason. Nous en sommes décidément très loin. Les dirigeants des sociétés de courses imaginent-ils une seconde ce que ressent un joueur qui paye et ne participe pas ? C’est un sentiment de colère, de victime, qui a des effets désastreux sur les enjeux. Aucun dirigeant ne semble en prendre conscience. Et surtout pas les premiers concernés, ceux de France-Galop et de Cagnes.

 

L’HYPOCRISIE EST AU POUVOIR


L’interview d’un haut responsable, après course sur Equidia, étant à ce titre édifiante de mauvaise foi. Il expliquera “que tous les chevaux étaient dans l’aire de départ et dans le bon sens...”. Il occultera complètement le fait que la procédure normale (faire ressortir les chevaux de cet espace restreint) n’a pas été respectée. Il occultera totalement le fait qu’un autre concurrent a été laissé au poteau dans l’épreuve suivante alors qu’il n’était pas dans l’aire de départ. Il occultera aussi le fait que l’espace n’est pas suffisant -ce qui a été dit maintes fois-. D’ailleurs, cet espace va finalement ENFIN être agrandi.

Comme toute critique doit être constructive, terminons par les décisions qu’il aurait fallu prendre en de telles circonstances. Tout simplement, à partir du moment où le starter a commis cette grave erreur, il faut le sanctionner. Il est rémunéré et doit donc être responsable de sa mission. Mais, c’est le plus important, il fallait demander au PMU (qui ne peut le faire sans demande des sociétés de courses) de considérer ces deux “oubliés” comme non partants, afin de gommer le sentiment d’injustice auprès des parieurs. Cela demande de la réactivité et a évidemment un coût en matière de recette. Mais probablement moindre que le manque à gagner en terme d’enjeux, dans les jours et semaines qui suivent. D’autant plus qu’une telle décision de remboursement serait aussi un formidable message aux parieurs : “On vous considère, on vous comprend”. Ce serait un acte fort et très porteur pour la confiance des turfistes. Ces turfistes dont tout le monde s’accorde maintenant à reconnaître qu’il faut aller les reconquérir. Des paroles... On attend les actes !

D’autant qu’en parcourant le rapport du Comité stratégique “Dupont”, validé par les sociétés de courses car réalisé par... eux-mêmes, on trouve quelques écrits intéressants, notamment un paragraphe I.1.F. intitulé :“ La régularité des courses, une préoccupation constante des Sociétés-Mères”. Ah bon !