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Actualité hippique : une analyse acérée signée Lanabère

Il se passe chaque jour quelque chose sur les hippodromes. Si nombre de courses ne sont en fait que des épreuves loteries de faible niveau, il existe de vrais événements, avec des chevaux de qualité. Dans cette rubrique, vous saurez tout des compétitions de bon niveau et tout ce qui se dit en secret dans les coulisses. Présentation d'avant-course, analyse après-course en fonction de l'intérêt sportif...   Pour cela, nous sommes chaque jour au sein des écuries, sur les champs de courses et dans les centres d'entraînement.

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Deux départs la même semaine…

06/12/2017

Le destin est parfois curieux. Cette semaine, deux grandes figures populaires s’en sont allées. Jean d’Ormesson était un grand intellectuel qui savait parler de tout, à tous… Un personnage solaire, issu de la bourgeoisie. Johnny, lui, était « Né dans la rue ». Cela deviendra un de ses nombreux tubes…Un départ manqué, marqué par d’immenses cicatrices jamais refermées, tel l’abandon d’un père alors qu’il avait six mois. D’Ormesson et Johnny, rien ne pouvait les réunir. Sauf le fait de deux destins hors normes avec à la clé une reconnaissance populaire au sens premier du terme. Si le premier n’avait aucun lien avec l’hippisme, Johnny lui, y mettra un orteil, associé par amitié avec Mireille Darc, une dame au grand cœur elle aussi disparue récemment. 

Ce sera d’ailleurs la dernière apparition publique de Johnny, le 1er septembre, à l’occasion des obsèques de cette actrice légère que l’on découvrira, en fait, humaniste. Il dira, sur les réseaux sociaux, avoir perdu une grande amie.

Avec qui il était donc copropriétaire d’un galopeur nommé… Brave Johnny (photo). Les deux vedettes avaient suivi Alain Delon dans sa passion des courses hippiques. Croquant la vie par tous les côtés, Johnny ne reviendra aux courses qu’une seule fois, pour la bonne cause. C’était en 2004. À l’occasion du centenaire de la naissance de Jean Gabin, dont on sait qu’il fut un éleveur passionné. Son fils, Mathias Moncorgé, avait demandé à Johnny de venir participer à la journée Perce-Neige », sur le petit hippodrome de Moulins-la-Marche. Il avait accepté pour soutenir cette association, créée par Jean Gabin et Lino Ventura pour venir en aide aux enfants handicapés. Car sous ses airs de rebelle, Johnny était avant tout un sensible, très concerné par l’enfance.

De ce passage, moi qui allais tous les ans à Moulins-la-Marche, je n’ai aucun souvenir. J’avais décidé de ne pas y aller, imaginant l’affluence sans commune mesure ce dimanche d’été. Mathias Moncorgé le confirmera ; ce fut le record absolu de spectateurs ! Car Johnny était  probablement le personnage le plus médiatique parmi tous les autres. Pour sa voix, si puissante, si juste, si émouvante aussi. Admiré et reconnu par tous ceux qui s’intéressent à la chansonnette. Personne ne contestera d’ailleurs qu’il était devenu LE chanteur. Un grain, un coffre et une force sans équivalents. Même les ténors lui reconnaissaient ce talent.

Le destin a donc décidé du départ de deux immenses personnages de la vie française à 24 heures d’intervalles. Eux qui étaient nés un 15 juin (1942) et un 16 juin (1925)… Curieux destins, si différents. Quoi que… En évoquant quelques livres pour Jean D’Ormesson, quelques titres assumées pour Johnny, on s’aperçoit qu’on pourrait fort bien les attribuer à l’un comme à l’autre, indifféremment : « Et toi mon cœur, pourquoi bas-tu ? », « L’envie », « Une fête en larmes », « Retiens la nuit », « Comme un chant d’espérance », « Vivre pour le meilleur », « C’est l’amour que nous aimons », « Requiem pour un fou », « La vie ne suffit pas », « Quelque chose de Tennessee », « Qu’ai-je donc fait ? », « Je te promets », « C’était bien »…

Voilà en fait ce qui les lie : l’universalité. Et s’ils devaient nous délivrer un message commun, il serait bel et bien de ne pas « oublier de vivre »…